L'argent sale, le vote des militaires et la partialité de l'administration ainsi que le flou dans le fichier électoral, sont, entre autres, les dépassements relevés par la Cnisel dans son rapport. La Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales (Cnisel) a rendu, enfin, son rapport. Un rapport signé par une quarantaine de partis, exception faite de quelques formations qui ont émis des réserves quant à certains points. Presque 3 mois après la tenue de ces élections, la commission que préside Mohamed Seddiki du parti AHD54, rend public un rapport à travers lequel elle relève une cinquantaine de dépassements. Lesquels dépassements entachent le scrutin d'une fraude massive et enlèvent toute crédibilité et transparence au processus. Selon Mohamed Seddiki, “on ne peut pas bâtir des institutions démocratiques avec le mensonge". Ce mensonge se situe justement, selon le président de la Cnisel, dans ces formes de dépassements que la commission a relevés et consignés dans son rapport, remis, par ailleurs, au président Bouteflika. L'argent sale, le vote des militaires et la partialité de l'administration ainsi que le flou dans le fichier électoral, sont entre autres, les dépassements relevés par la Cnisel, qui souligne dans son rapport que “les élections locales, tout comme celles des législatives du 10 mai 2012, ont perdu toute crédibilité à cause de ces dépassements". À propos de “l'argent sale", la commission souligne que le marchandage des voix des électeurs, le non-contrôle des dépenses durant la campagne ont laissé libre cours aux affairistes pour s'adjuger des sièges dans les assemblées locales élues. Concernant le vote des militaires, la Cnisel a estimé que des milliers de militaires ont voté à plusieurs reprises et dans plusieurs bureaux de vote. “Certains éléments des forces de sécurité ont eu plusieurs procurations pour voter", précise le rapport, qui ajoute que l'administration, pour sa part, a favorisé certains partis pour lesquels toutes les facilités ont été accordées, au détriment, bien entendu, des autres partis en lice. “Même des morts figurent dans le fichier électoral sans être radiés", a indiqué M. Seddiki, qui a ajouté que concernant le fichier électoral, les listes remises aux membres des commissions locales étaient inexploitables et les erreurs contenues dans le fichier posent un réel problème pour assainir le fichier. Par ailleurs, Mohamed Seddiki a évoqué le travail de la commission durant la période des élections. Pour lui, cette volonté de décrédibiliser l'élection s'est affichée à travers les entraves auxquelles la Cnisel a été confrontée. “Retard dans l'installation de la commission, problèmes logistiques, pressions, absence des éléments de la commission lors de l'opération de vote, lors du dépouillement...", sont, entre autres, les contraintes rencontrées sur le terrain par les membres de la Cnisel. Le rapport rendu public par la Cnisel réitère les mêmes recommandations que celles émises lors des élections législatives de mai dernier. Il s'agit de faciliter l'accès au fichier électoral, un bulletin unique et le vote des militaires. M M