Le président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales (Cnisel), Mohamed Seddiki, a déclaré, hier, avoir remis un rapport détaillé au président de la République sur ce qu'il appelle les «dépassements» de l'Administration durant la campagne électorale. Quant aux garanties de transparence, il s'en remet au premier magistrat du pays. «La balle est dans la camp du président de la République, premier magistrat du pays», a indiqué M. Seddiki, lors d'une conférence de presse au siège de la Cnisel. S'agissant du déroulement de la campagne, le conférencier affirme que la commission a relevé un certain nombre d'anomalies. Notamment d'ordre éthique puisque «des partis politiques comme le RND et le FLN ont utilisé des symboles et les moyens de l'Etat au cours de leurs rassemblements électoraux». Du côté de l'Administration, la Cnisel a signalé «une partialité dans certaines régions», sans donner de détails sur la manière dont s'est manifestée cette partialité ni au profit de qui. La problématique du fichier électoral et le vote des corps constitués a été également au centre de l'intervention du président de la Cnisel, qui a précisé que des noms de personnes décédées sont portés sur les listes électorales, déplorant que «le fichier (électoral) n'est toujours pas assaini». En ce qui concerne le vote des éléments des corps constitués, Mohamed Seddiki a indiqué que le nombre importe peu - ils seraient de l'ordre de 30 à 32 000 selon les données obtenues par la commission auprès du ministère de l'Intérieur-, mais il exhorte l'Administration à ne pas leur dicter le choix électoral en les invitant à voter pour tel ou tel autre parti.Sur un autre registre, le président de la Cnisel a invité le parquet général à ouvrir une enquête sur les supposés financements étrangers qui auraient bénéficié au moins à une partie de la classe politique. «Il n'y a pas de financements étrangers ou illégaux des partis politiques. Nous convenons toutefois qu'il y a deux catégories de partis : les nantis et les pauvres, c'est tout !» D'autre part, M. Seddiki a nié qu'il y ait de graves dissensions au sein de la Cnisel. «Il s'agit de divergences d'ordre idéologique, puisque chacun est issu d'une tendance», a-t-il expliqué. Y. D.