Considéré comme un homme du consensus, Abderezak Bouhara était pressenti pour succéder à Belkhadem à la tête du FLN pour assurer la transition jusqu'au prochain congrès. Abderezak Bouhara, sénateur et membre de la direction du FLN, est décédé, dans l'après-midi d'hier, à l'âge de 79 ans, à l'hôpital militaire Mohamed-Seghir-Nekkache de Aïn Naâdja, à Alger. Il serait victime d'un malaise cardiaque. Pris d'un malaise samedi dernier, il a été aussitôt évacué à l'hôpital où il a rendu l'âme 24 heures après. Le natif de Collo, un des cadors de l'ancien parti unique, était pressenti pour remplacer Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier étant destitué de son poste de SG du parti, depuis la dernière session du comité central dans lequel était membre le désormais défunt sénateur. Depuis le début de la crise du FLN, Abderezak Bouhara avait opté pour “la troisième voie", se situant entre les partisans de Belkhadem et le mouvement de redressement. Au lendemain du vote à bulletin secret des membres du comité central ayant permis la destitution de Belkhadem, Bouhara a été donné parmi ses potentiels successeurs à la tête du FLN. Il était pressenti pour diriger le plus vieux parti jusqu'à la tenue du congrès du parti en 2015. Ancien maquisard durant la guerre de Libération, lieutenant-colonel dans l'armée après l'Indépendance, ministre de la Santé durant la présidence de Chadli (1979-1992), sénateur du tiers présidentiel depuis janvier 2004, Abderezak Bouhara fait partie de la vieille garde du FLN. Né en 1934 à Collo où il a fait ses études de collège, puis il a rejoint le lycée d'Aumale de Constantine, avant d'interrompre ses études pour rejoindre l'Armée de libération nationale, (ALN). À l'Indépendance, il poursuit sa formation à l'Ecole militaire de Homs en Syrie, puis obtient une licence en sciences militaires de l'Académie de guerre du Caire et sera désigné comme premier officier de l'ANP, après un stage à l'Ecole d'état-major de Paris. Il sera successivement désigné chef d'état-major de la IIIe Région militaire à Béchar (en 1964), attaché militaire aux ambassades de Paris (1965), puis de Moscou (1968). Durant cette même période, il a été au commandement de la brigade algérienne en mission sur le canal de Suez lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Il a occupé ensuite le poste d'ambassadeur à Hanoï pendant les bombardements américains sur cette ville, avant d'être rappelé et désigné au poste de wali d'Alger en 1975. C'est en 1977 qu'il met fin à sa carrière militaire avec le grade de lieutenant-colonel. Il occupera le poste de ministre de la Santé en 1979, puis divers postes de dirigeant au sein du parti du FLN jusqu'au 7e congrès. L'auteur du livre autobiographique Les Viviers de la libération, publié en 2001, quitte ce bas monde sans, toutefois, pouvoir concrétiser son vœux de diriger le parti dans lequel il a milité durant toute sa vie. F A