Le Conseil des lycées d'Algérie estime que la violence scolaire prend des proportions alarmantes qui devraient inciter la tutelle à prendre des mesures urgentes. L'agression des enseignants par leurs propres élèves au lycée Okba n'est pas un cas isolé. Diagnostiqué depuis de longues années déjà, le problème de la violence scolaire n'a malheureusement pas été pris en charge sérieusement par la tutelle. Résultat : la violence a pris des proportions alarmantes jusqu'à devenir un véritable phénomène qui ronge les établissements scolaires, notamment les lycées. Après avoir tiré la sonnette d'alarme et proposé des solutions pour mettre un terme à la violence en milieu scolaire, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), nouvellement agréé par le ministère du Travail, passe à “l'offensive". Plus question de lancer des mises en garde, place à des actions sur le terrain, autant que faire se peut, pour changer la situation. Une journée de protestation fixée au 25 février prochain est la première formule choisie par le syndicat du défunt Redouane Osmane pour se démarquer de ce phénomène, mais aussi et surtout pour dénoncer le long silence de la tutelle. “Le CLA va mobiliser tous les lycées d'Alger le 25 février pour signaler la montée croissante de la violence dans l'école et pour dénoncer la passivité de la tutelle devant cette violence qui gangrène l'Ecole algérienne", note un communiqué du CLA. Le syndicat, qui compte poursuivre sa lutte contre “ce phénomène étranger à notre société", regrettera que “les nombreuses sonnettes d'alarme qu'il a tirées n'aient servi à rien. La tutelle est restée muette." Et c'est ce mutisme qui a contraint le CLA à opter pour la contestation. “Maintenant notre syndicat est obligé de passer à l'action le 25 février prochain, et ce n'est que le début" d'un long mouvement de protestation pour inciter la tutelle à se pencher sérieusement sur le phénomène. Le CLA pointe un doigt accusateur en direction des autorités qui, au lieu de débattre du problème et le solutionner, ont préféré “la fuite en avant." Ceci n'a fait qu'envenimer la situation. En témoignent ces nombreux actes de violence recensés à travers les lycées de la capitale. Le dernier en date, révèle le CLA, est cette agression dont a été victime une enseignante au lycée Okba, à Bab El-Oued. Avant cet incident, une autre enseignante a été agressée par une élève et dans le même lycée sans que la tutelle lève le petit doigt. Décidé à sensibiliser la famille de l'éducation sur ce phénomène, le CLA prévoit, enfin, de lancer de nouvelles initiatives telles qu'une conférence qui regroupera les syndicats du secteur et les parents d'élèves pour débattre du problème qui n'a que trop duré. M B