Peu connu, le parcours et l'œuvre du poète Si Mohand ou L'Hocine Sahnoune, dit Si Lhusin, ont été revisités avant hier dans le cadre d'une journée remémorative organisée à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, à l'initiative de la direction de la culture en collaboration en collaboration avec l'entreprise d'organisation et de manifestations culturelles, économiques et scientifiques EMEV. Né 1987 au village Bouabderahmane, dans la localité de Ouacif au nord de la wilaya de Tzi-Ouzou. En 1914, Si Mohand ou L'Hocine Sahnoune reçoit le concours d'entrée au cours normal de Bouzaréah. Deux ans après, il obtient son brevet élémentaire. Le 23 octobre 1917, il sera exclu, après saisie d'une lettre adressée le 11 septembre de la même année de Marseille où il effectuait son service militaire. En 1922, il sera à Paris et embauché chez Renault. Entre 1924 et 1942, il acquit et gère un hôtel restaurant à Boulogne-Billancourt et milite au parti socialiste français. De retour au pays, entre 1945 et 1947, il exerça la fonctions du maire du village. Il est mort le 23 février 1979. Tout au long de sa vie, il était un poète discret. Ces œuvres, toutes transcrites sont en attente de publication. Selon le poète Ben Mohamed, présent samedi à la rencontre : « j'ai connu Si Lhucin dans mon enfance. A l'époque je n'avais pas découvert la place qu'il accordait à la culture et à la poésie. Je savais qu'il était un sage, pas plus. Mais la première fois que j'ai entendu parler de lui dans ce contexte, c'était par l'écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri qui m'a informé que Si Mohand ou L'Hocine Sahnoune était l'un de ses principaux informateurs. Ils avaient des liens d'amitiés très anciens. Dans la poésie, le poète a élargi son chant de vision, par rapport aux poètes traditionnels. Il avait deux cultures, l'une traditionnelle et l'autre universelle, c'est d'ailleurs ce qui fait la richesse de sa poésie », estime Ben Mohamed et d'ajouter « malheureusement il n'a pas édité de son vivant. Il a fait le choix d'écrire dans l'anonymat, mais il a tout transcrit et c'est à son fils Rachid d'éditer tous ses oeuvres». Selon notre interlocuteur, il y a peu d'homme de cette envergure, ils ont une double culture donc une double force. Une denrée rare sont-ils. « Comme Mouloud Mammeri, Si Lhusin a cette capacité de s'adresser au villageois dans leur culture, car il était un sages, mais aussi, il a cette faculté de s'adresser à des personnes d'une culture plus universelle et c'est de cette manière qu'on peut avancer». Suivant le programme de l'activité, des photos et documents archives ont été exposés au public. Dans l'après midi, au menu, du chant, par la chorale du collège de la localité de Ouacif et récital poétique sous le thème Si Lhusine vous parle, suivi d'une prestation musicale classique par les jeunes Hamaidi et un chant exécuté par la chorale du professeur Lachemot. D'autres lectures de textes étaient au menu notamment, la présentation du village Bouabderrahmane, lecture d'une fable écrite par Si Lhusin intitulée « le chacal et le chien » et des témoignages. K.T