Une grève de trois jours à l'appel de nombreux syndicats paralyse depuis hier les différents secteurs de la Fonction publique de la région du Sud, des Hauts-Plateaux et des Aurès. Plus de 200 000 fonctionnaires se révoltent et manifestent leur colère et dénoncent ce qu'ils considèrent comme une injustice que les autorités refusent de réparer. En effet, après une longue attente et maintes interpellations, les syndicats de ces régions ont décidé d'enterrer la hache de guerre et de faire un seul front pour une revendication commune. Passer à l'acte ensemble est la formule choisie par les bureaux de wilaya pour faire pression sur le gouvernement et le contraindre à régler enfin le dossier des primes. L'éducation nationale, la santé et l'enseignement supérieur sont les secteurs les plus touchés par ce débrayage. La paralysie était totale dans les établissements scolaires en raison de l'adhésion de nombreuses formations syndicales à cette action. Il s'agit du Snapest, Unpef, Snapap, Satef, Cla et du Snte. Ces derniers ont été soutenus par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Syndicat algérien des paramédicaux Sap et le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes). Le taux de suivi général “appelé à augmenter aux prochains jours", selon le Snapest, est de 75% avec plus de 90% dans les lycées de certaines wilayas. Le fait que certaines doléances, soulevées par les travailleurs de ces régions, soient communes fait que la contestation ne s'est pas limitée au secteur de l'éducation nationale. Bien que le dossier des primes du Sud soit ouvert et défendu bec et ongles par le Snapest depuis 2008 mais sa résolution tarde à voir le jour. Ceci bien que des rencontres bilatérales entre des représentants de la tutelle et le syndicat aient eu lieu et semblaient même être en bonne voie. Un PV officiel a été signé par les deux parties et le département des Finances a reconnu la légitimité des revendications des fonctionnaires de ces wilayas. En fait, les fonctionnaires ne réclament que l'application des lois à savoir la généralisation de certaines primes et l'actualisation du calcul des primes qui leur sont accordées en fonction de trois différents salaires de base. Celui de 1989 pour la prime de zone, celui de 2001 pour la prime du Sud et celui de 2008 pour les autres primes. Une situation de blocage qui fait croire au Snapest qu'il y a anguille sous roche. Sinon pourquoi refuser d'appliquer des textes de loi et priver des milliers de fonctionnaires de leurs droits légitimes ? M. B.