Les déclarations de Mourad Redjimi faites, mardi, à la radio Chaîne III, n'ont pas réglé le problème. Un sit-in devant le Palais du gouvernement est prévu la semaine prochaine si aucune réponse positive n'est apportée. Les spécialistes ont tenu, hier, un sit-in à l'hôpital de Beni-Messous (Alger). Ils n'ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur M. Mourad Redjimi lui reprochant d'avoir soutenu que “les praticiens de santé publique sont des médecins qui ont échoué à leurs examens”. Déclaration qui a fait dire à M. Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique : “Les déclarations du ministre sont graves, assez graves même. Cela suppose que la vie de milliers de personnes sont entre des mains d'incompétents.” “Provocation, trahison et mépris, c'est avec cette stratégie que le ministre espère régler le problème de la santé. Au contraire, il ne fait que pousser la situation au pourrissement alors que lors de la rencontre du 11 décembre, il s'est engagé à respecter l'accord du 13 novembre 2003”, a-t-il ajouté. Cependant, les blouses blanches de la santé publique se disent déterminées à poursuivre leur mouvement de contestation jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. Les grévistes lancent un ultimatum au gouvernement pour trouver une solution à leur problème, tout en menaçant d'organiser un sit-in national devant le siège de la chefferie du gouvernement la semaine prochaine. “Nous sommes plus que jamais déterminés. Nous continuerons notre protestation jusqu'à satisfaction totale de notre plate-forme de revendications. Nous refusons d'être examinés par des hospitalo-universitaires qui étaient nos étudiants”, soutient un contestataire de l'hôpital Beni-Messous. Comme pour infirmer les assertions du ministre, il a soutenu : “Le choix d'une carrière dans le secteur de la santé publique n'est pas une question de compétence puisque la plupart du personnel sont des majors de promo.” Assertions que le responsable du syndicat de Snpssp a jugé “de diffamatoires”. Pis, il les qualifie d'“intimidations”. Les syndicalistes étaient également outrés par la large campagne “mensongère” lancée par les médias lourds pour casser leur mouvement. “Nous démentons toutes les déclarations du ministère de tutelle concernant la qualité de notre formation, nos compétences médicales et le montant de nos rémunérations”, s'écrie M. Yousfi. Ce dernier a réitéré son invitation au ministre pour un débat transparent devant la presse, sur ce conflit qui mine le secteur de la santé publique. Pour sa part, M. Mourad Redjimi a lancé un énième appel au dialogue en rappelant que son département étudiera la plate-forme de revendications, comme le stipule l'accord du 13 novembre, contracté entre l'ex-ministre de la Santé et les représentants du Snpssp. Un appel rejeté par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique. “Il n'est pas question de dialoguer et de négocier nos revendications. Nous rejetons l'invitation du ministre”, assène son président. Il est à signaler enfin que le mouvement de grève des praticiens de santé publique prend de l'ampleur. Le taux de suivi annoncé, hier, par le syndicat est de 90% sur le territoire national. N. A.