Revenu au pays, le président vénézuélien est hospitalisé à Caracas pour son cancer, compliqué par une insuffisance respiratoire qui persiste et dont la tendance n'est pas favorable. Après avoir habitué l'opinion à un optimisme forcené concernant la santé d'Hugo Chavez, le gouvernement vénézuélien vient d'admettre pour la première fois la gravité de la situation pour son président. “Chavez continue de lutter pour sa vie", a en effet déclaré le vice-président Nicolas Maduro, un des dauphins à la succession du président vénézuélien. Une succession apparemment ouverte dans les coulisses, malgré les communiqués du gouvernement assurant que Chavez est toujours aux commandes et qu'il communique avec ses collaborateurs depuis son lit d'hôpital. Souffrant d'un cancer, le président Chavez a été opéré quatre fois depuis juin 2011. Parti à Cuba le 10 décembre 2012, il y est resté hospitalisé pendant plus de deux mois, avant d'annoncer par surprise son retour à Caracas, il y a une dizaine de jours. Il est actuellement en soins intensifs dans un hôpital militaire de Caracas. Hugo Chavez a été opéré trois fois à La Havane avant de se faire réélire pour la quatrième fois en octobre 2012. Il n'a pas pu prêter serment à la date prévue, le 10 janvier, car il était de nouveau à La Havane pour une autre opération. L'opposition émet des doutes sur ses capacités à assumer sa fonction, alors que les rumeurs sur sa succession se propagent dans tout le pays. Les spéculations sur les probables candidats de son clan bat son plein. Tour d'horizon : comme le prévoit la nouvelle Constitution qu'a fait adopter Chavez, c'est le vice-président du pays, Nicolas Maduro, qui a remplacé “El Comandante", même pour le discours sur l'état de la nation. Ce proche du père de la révolution bolivarienne pourrait constituer un recours sérieux. C'est également un homme-clef du régime. Au ministère des AE, Maduro a joué un rôle-clé dans le développement des relations entre le Venezuela, la Russie et la Chine. Sa proximité avec Chavez sera-t-elle suffisante ? Il n'est pas seul à la candidature. Il y a aussi Diosdado Cabello, le président réélu de l'Assemblée nationale qui a accompagné Chavez de longue date jusqu'au sommet du pouvoir vénézuélien depuis sa participation au coup d'Etat manqué contre le président Andrés Pérez, en février 1992. Après la victoire électorale de Chavez en 1998, Cabello a mis en place les organisations “chavistes". Ancien militaire comme son mentor, Cabello entretient des liens étroits avec l'armée. En outre, conformément à la Constitution, à la tête de l'Assemblée nationale, il devrait assumer la présidence du pays si l'absence d'Hugo Chavez devient absolue. Puis vient le clan de la famille : Adan Chavez, le frère aîné d'Hugo Chavez, fondateur du PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela), est considéré comme le plus proche confident du leader vénézuélien. Il est actuellement gouverneur de l'Etat-clé de Barinas, dans l'ouest du pays. L'actuel ministre de la Science, Jorge Arreaza, est également le gendre d'Hugo Chavez. Tout au long des problèmes de santé du président vénézuélien, il a assuré le rôle de porte-parole de la famille. Le ministre de l'Energie et du Pétrole, également le président de la compagnie d'Etat Petroleos, serait lui aussi dans les starting-blocs. Ça, c'est pour les proches de Chavez. L'opposition qui sera de la compétition promet à ces candidats chavistes des vertes et pas mûres. D. B.