Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé hier, sur Twitter, qu'il était rentré à Caracas, prenant par surprise ses concitoyens après plus de deux mois d'hospitalisation à Cuba, au cours desquels son silence a été accompagné de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Son gendre, le ministre des Sciences et Technologies, Jorge Arreaza, a immédiatement précisé sur le site de micro-blogs que le président, opéré d'un cancer le 11 décembre à La Havane, avait été hospitalisé à l'hôpital militaire Dr. Carlos Arvelo, dans la capitale vénézuélienne. «Nous sommes rentrés dans la Patrie vénézuélienne. Merci mon Dieu ! Merci mon peuple aimé ! Nous allons continuer le traitement ici !», a écrit Hugo Chavez sur son compte Twitter, suivi par près de 4 millions d'abonnés. «Merci à Fidel, à Raul (Castro) et à tout Cuba!! Merci au Venezuela pour tant d'amour!!», a encore écrit Hugo Chavez, âgé de 58 ans et au pouvoir depuis 1999. «Je continue à m'en remettre au Christ et à faire confiance à mes médecins et infirmières», a-t-il ajouté dans ces tweets, les premiers diffusés sur son compte depuis le 1er novembre. Dans une déclaration à la télévision nationale VTV, le vice-président Nicolas Maduro a précisé que le chef de l'Etat était accompagné de toute l'équipe médicale qui l'avait suivi à Cuba. Aucun de ces responsables n'a donné de précisions sur l'état de santé du président, mais M. Maduro a indiqué que le gouvernement informerait les Vénézuéliens sur ce thème dans les prochains jours. Contrairement à l'habitude, le canal VTV n'a pas diffusé d'images du retour du président dans son pays. Selon le président de l'Assemblée nationale, Diosdado Cabello, l'avion transportant Hugo Chavez a atterri à l'aéroport de Maiquetia, à Caracas, vers 2H00 hier matin (7H00 GMT). Après plus de deux mois d'absence et de silence total, le président était réapparu pour la première fois vendredi dernier sur des photos diffusées par le gouvernement le montrant souriant sur son lit d'hôpital de La Havane, en compagnie de deux de ses filles. Le ministre de la Communication Ernesto Villegas avait alors indiqué qu'à la suite de la grave infection pulmonaire dont il avait été victime après son opération, Hugo Chavez souffrait toujours d'insuffisance respiratoire et respirait «à l'aide d'un tube trachéal, qui le gêne temporairement pour s'exprimer». «L'équipe médicale administre un solide traitement pour la maladie de base, qui n'est pas exempte de complications», avait ajouté le ministre, en précisant simplement que le président était «conscient» et en pleine possession de ses «moyens intellectuels». Jorge Arreaza avait à cette occasion reconnu que la «convalescence est lente» et que Hugo Chavez doit subir «un traitement très dur qui peut provoquer des effets indésirables». Il reste encore «un bon moment» avant la guérison, avait-il prévenu. Les dernières images du président dataient de son départ vers Cuba, le 10 décembre, lorsqu'au moment de prendre l'avion il avait lancé à ses compatriotes : «Jusqu'à la vie, pour toujours !». Lundi, il a ponctué son deuxième tweet du même message. Hugo Chavez avait été opéré le 11 décembre à La Havane pour la quatrième fois depuis le diagnostic, en juin 2011, d'un cancer dans la zone pelvienne, dont la nature et l'emplacement précis n'ont jamais été dévoilés. Depuis, il était resté au secret et aucun des chefs d'Etat ayant fait le déplacement à Cuba n'avait pu le rencontrer, ce qui a nourri de nombreuses conjectures au Venezuela et à l'étranger sur son réel état de santé. En l'absence de bulletin médical officiel, les autorités vénézuéliennes délivrent au compte-gouttes depuis deux mois de brefs communiqués sur l'évolution de son état. La semaine dernière, la principale figure de l'opposition vénézuélienne, le gouverneur Henrique Capriles, avait de nouveau accusé le pouvoir de «mentir» sur la santé du président. Pour rappel, Hugo Chavez a été réélu pour un mandat de six ans le 7 octobre, mais n'a pas été en mesure de prêter serment devant l'Assemblée nationale le 10 janvier, comme le prévoyait la Constitution. Avant son départ vers Cuba, il avait délégué une partie de ses pouvoirs à Nicolas Maduro, qu'il a également désigné comme son héritier politique en cas de défection.