La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a organisé une journée d'étude sur l'organisation des rencontres sportives, avec la participation des différentes parties concernées dans l'organisation sécuritaire des matches de football. Cette rencontre s'est voulue l'occasion pour le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, ainsi que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, de faire le point sur la situation sécuritaire qui prévaut dans les enceintes sportives et les mesures à prendre pour combattre le fléau de la violence. Lors de son allocution, M. Ould Kablia a mis l'accent sur la nécessité d'impliquer directement les dirigeants des clubs en matière de sécurité dans les stades. “Il faut trouver les moyens de faire prendre de nouvelles responsabilités aux dirigeants des clubs", a-t-il déclaré à l'APS, tout en citant l'exemple de quelques pays qui “s'occupent d'eux-mêmes du volet sécuritaire des enceintes de football", alors qu'en Algérie “tout repose sur les services de sécurité", a-t-il affirmé. “Il existe deux aspects qui nous intéressent actuellement et sur lesquels nous essayons de trouver des solutions adaptées : la violence dans les stades et dans les écoles", a-t-il précisé. Il a souligné, en outre, la nécessité de solutionner ces problèmes en vue de mettre un terme aux “comportements inacceptables" constatés lors des déroulements des rencontres de football. Pour sa part, M. Hamel a indiqué, lors de son intervention, que la police ne se départira pas de son rôle et de sa mission de sécuriser les lieux des matches de football. “La police poursuivra sa mission et assurera la sécurité des biens, des dirigeants et spectateurs", a-t-il assuré, tout en soulignant qu'un travail de coordination avec la FAF est réalisé à travers la mise à la disposition des équipes d'encadreurs de la police pour veiller au bon déroulement des rencontres. M. Hamel a révélé que la DGSN s'est engagée à offrir une formation spécifique aux stadiers dans les écoles de police. La première étape consiste à former 200 stadiers pour assurer la sécurité du complexe du 5-Juillet. Ce sont les nouvelles mesures que la DGSN a prises dans le but d'éradiquer le phénomène de la violence, et par la même occasion offrir une sécurité maximale. Il sera donc question de créer la fonction de stadier afin d'améliorer les conditions d'accueil au sein des enceintes sportives. Le stadier est appelé à veiller à l'application des règlements en vigueur qui consistent, entre autres, à interdire les fumigènes et autres produits dérivés. Une fois les stadiers aptes à assumer pleinement leur fonction, il faut savoir que l'intervention des forces de police à l'intérieur des enceintes sportives ne pourra se faire qu'en cas de troubles ou débordements sur demande du directeur du stade ou bien du président du club. L'autre mesure proposée par la DGSN concerne la mise en place d'un cahier des charges qui déterminera les responsabilités de chaque partie concernée. La DGSN suggère, à cet effet, la désignation d'un responsable interlocuteur des services de sécurité. La création d'un canal de communication selon la DGSN ainsi qu'une fédération des associations de supporters sont primordiales pour éradiquer une fois pour toutes la violence dans nos stades. Sept morts lors des cinq dernières années Le fléau de la violence a fait 7 morts lors des cinq dernières années, lors des rencontres du championnat national. Et ce n'est pas tout. Selon un rapport des services de sécurité dont l'APS détient une copie, plus de 2 717 personnes ont été blessées, dont 1 589 policiers, et 567 véhicules, dont 270 appartenant à la police, ont été endommagés lors des actes de violences qu'ont connues certaines rencontres du championnat national Et puisque ce phénomène prend des proportions inquiétantes, la DGSN envisage de renforcer les mesures répressives, notamment la loi 04-10 relative à l'éducation sportive et physique qui prévoit que “quiconque, lors d'une manifestation sportive, entraîne par provocation les spectateurs à la violence, introduit dans l'enceinte sportive des fusées ou artifices de toute nature ou jette des projectiles encourt une peine d'emprisonnement de 6 mois à un an et une amende de 30 000 DA à 50 000 DA ou l'une des deux peines seulement". De son côté, M. Tahmi a indiqué que “le retrait des agents de police de l'intérieur des stades se fera de manière progressive et on ira probablement, dans les prochains mois, vers le déploiement des stadiers", et d'ajouter : “La police va se retirer de l'intérieur des stades tout en continuant à assurer la sécurité aux alentours des stades." Le ministre a indiqué également qu'une nouvelle loi sur le sport sera présentée au Parlement et déterminera le cadre et les mesures pénales pour lutter contre la violence. “Ces détails font l'objet d'un travail actuellement en cours à la DGSN", a-t-il indiqué. Lors de cette journée, certains dirigeants chargés de la sécurité des clubs français et espagnols ont présenté les expériences de leurs clubs respectifs dans la lutte contre la violence dans les stades. $ N T