Absence de cohésion dans le groupe, dislocation des trois compartiments de jeu des Verts et déficit physique ont finalement facilité la tâche aux Maliens. Stade du 5-Juillet (alger), 8 000 spectateurs, mauvais état du terrain, arbitrage du trio tunisien, zehmoun adel, assisté de saâdallah choukri et boudaya djalal. Buts : traore dramane (3'), toure bassala (57') pour le mali. Avertissements : Algérie : kraouche (90+2) Mali : ibrahim thiam (8'), toure bassala (48'), samy traore (82'). Composition des équipes : Algérie : mezaïr, raho, haddou, mamouni (kraouche 45'), anther yahia (Aribi 68'), beloufa (zafour 45'), ouaddah (achiou 61'), hadjadj, Belmadi (ziani 67'), akrour (cherad 70'), boutabout. Mali : mahamadou sidibe, souleymane diamoutène, fousseiny diawara, ibrahim thiam, mamary traore (seydou keita 45'), bassala toure, soumaila coulibaly (abdoulaye demba 45'), Djibril sidibe, dramane traore (samy traore 45'), david coulibaly (tamgara foussaini 81'), frederik kanouté (mamadi sidibe 73'). S'il y a un constat avec lequel on ne peut être que d'accord avec le sélectionneur national M. Rabah Saâdane, c'est le fait que l'EN n'est pas du tout prête pour la CAN. À dix jours du début du tournoi final face à l'ogre camerounais, la sélection nationale a suscité des signes inquiétants quant à ses capacités à honorer dignement les couleurs nationales à Sousse. En effet, le match amical disputé jeudi au stade du 5-Juillet face à une superbe formation du Mali, l'un des candidats au titre suprême, a mis à nu des insuffisances tactiques et physiques criantes qu'il est quasiment impossible de combler à la veille de la CAN. Absence de cohésion dans le groupe, dislocation des trois compartiments de jeu des Verts et déficit physique, notamment en seconde période, ont finalement facilité la tâche aux Maliens, vainqueurs logiques d'une rencontre qu'ils ont maîtrisée à merveille (2-0). Rigoureux sur le plan tactique et très présents physiquement, les Maliens ont su tirer profit de la désorganisation des Algériens sans pour autant sortir le grand jeu. Cela a commencé dès la 4' : suite à une bévue monumentale de l'axe de la défense algérienne et un retour à la charge tardif du reste, Traoré, l'attaquant rapide du Zamalek, file seul sur une distance de 40 m devant Mezaïr pour le battre de près tranquillement. Sur ce raid, les défenseurs algériens ont non seulement mal appliqué la technique de l'hors-jeu mais sont restés sans réaction y compris le gardien Mezaïr demeuré sur sa ligne au lieu d'anticiper comme c'est conseillé dans ce genre de situations. C'est là un point technique qui n'a pas été donc suffisamment répété à l'entraînement d'autant plus que le tandem Antar Yahia-Beloufa évolue pour la première fois ensemble. Ce sont ce genre d'erreurs qu'il faudra absolument éviter à Sousse car devant des attaquants comme Mbouma, Et'O ou encore Midou, cela ne pardonne pas. Cueillis donc à froid, les Verts allaient devoir reprendre du poil de la bête face à un bloc adverse très bien soudé et surtout alerte. Or, il faut le dire franchement, comme ce fut le cas lors de sa dernière sortie avec l'EN, en juillet 2002, devant la Namibie (1-0), Djamel Belmadi, auquel était confié la tâche de meneur, a énormément péché par un jeu individualiste, juste bon pour amuser la galerie. Mise à part cette bonne passe à Antar Yahia, mal exploité par ce dernier seul, devant Sidibé (9'), ou encore ce tir puissant (10'), Belmadi, très à court physiquement, n'a pas pu servir de catalyseur pour la ligne offensive et encore moins de leader pour le groupe dont il est le capitaine. Belmadi doit impérativement - et c'est là le rôle du staff - mettre sa technique indéniable au service du collectif et ne pas freiner les combinaisons de l'équipe. Cependant, il y a un autre joueur qui, lui, a été plutôt freiné par son utilisation tactique. Il s'agit en fait de Boutabout, lequel excentré sur le flanc droit, alors que c'est un attaquant de pointe, s'est retrouvé souvent à courir avec le ballon le long de la ligne de touche sans aucun soutien et sans aucune efficacité. Il a tenté par deux fois (28', 29') de créer le danger mais son association avec Akrour s'est avérée infructueuse. Akrour a été de l'avis de tout le monde le point faible de l'attaque algérienne jeudi et il n'aura certainement pas tapé dans l'œil du staff à quelques jours du rendez-vous face au Cameroun, même si à la 32' et à la 40' il avait la balle de l'égalisation. L'utilisation par Saâdane de Ouadah pose aussi problème dans la mesure où cet élément, qui a toujours évolué en meneur de jeu à Ajaccio, s'est retrouvé malheureusement cloîtré dans le flanc gauche. Il a essayé de se libérer mais la présence de Belmadi a créé un “embouteillage” d'où la nécessité de revoir s'il est vraiment efficace pour l'EN d'avoir ces deux pros sur le terrain. La force des Maliens, c'est cette occupation copieuse du milieu de terrain où l'Algérie a perdu des espaces certains en raison principalement d'un Mamouni qui a prouvé jeudi qu'il est incapable dans le haut niveau de jouer au milieu. C'est un défenseur de qualité qui défend très bien mais qui n'a pas la faculté de “construire” ce qui n'est pas le cas de l'excellent Hadjadj, auteur d'une prestation correcte. Beaucoup de duels ont été perdus dans ce compartiment de jeu, ce qui nécessite une remise en cause du choix des hommes. En seconde période, il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain. Le Mali ajoutera un second but par l'intermédiaire du virevoltant Bassala qui se retrouvera curieusement seul devant Mezaïr avant de le battre d'une reprise instantanée (58'). Saâdane tentera quelques changements pour apporter un souffle nouveau mais à 2 à 0 la cause était entendue d'autant plus que le public avait déjà viré de bord… Le chemin vers Sousse est parsemée d'inquiétudes. S. B.