Les Verts inquiètent à quelques jours de l'ouverture de la CAN. Alger - stade du 5-Juillet. Soirée fraîche et humide. Eclairage insuffisant. Pelouse en très mauvais état. 15 000 spectateurs environ. Arbitrage du trio tunisien : Zahmoul-Saadallah-Boudaya. Buts: D. Traore (4') et B.Toure (57') Avertissements : B. Tour et S. Traore (Mali) ; Hadjadj (Algérie) Les équipes: Mali : Mohamadou Sidibe, Djamoutène (S. Traore 46'), Djawara, Thtam, M.Traore, B. Toure, S.Coulibary, Djibril Sidibe, D. Traore, D. Coulibaly (Tangara 80'), Kanoute (Mamadou Sidibe 73') Remplaçants non utilisés : A. Coulibaly, Seydou Keïta, Demba, Bathily Entraîneur : Henri Stambouli Algérie : Mezaïr, Raho, Haddou, Yahia (Aribi 58'), Beloufa (Zafour 46'), Mamouni (Kraouche 46'), Hadjad, Ouadah (Achiou 61'), Belmadi (Ziani 68'), Akrour (Cherad 70'), Boutabout Remplaçants non utilisés : Mansouri, Fellahi, Benhamou, Gaouaoui, Zaoui Entraîneur : Rabah Saâdane «Aujourd'hui, l'équipe nationale a tâté la réalité du terrain». Cette phrase est de Rabah Saâdane et elle a été émise à l'issue de ce match amical. La réalité du terrain a été dure pour les Verts battus 2 à 0 par, on ne dit pas une équipe trop forte pour eux, mais faisant valoir une organisation dans le jeu qu'ils étaient loin de posséder. Les Verts là, qui n'avaient absolument rien à se reprocher, ont dû malheureusement subir les sarcasmes d'une partie du public qui s'en est pris aussi à Rabah Saâdane descendu en flammes comme l'ont été tous les entraîneurs qui sont passés par cette équipe depuis de nombreuses années. Le public a raison de vouloir une équipe compétitive mais il faudra bien qu'il se fasse à l'idée qu'un tel challenge ne peut être réussi que si l'on bâtit sur du solide, c'est-à-dire un football sain où la politique de formation est appliquée pleinement. Est-ce le cas? Non, absolument pas car en 2004, on en est encore à voir de petits footballeurs en division 1, la crème de nos divisions, à lire que le carnaval des matchs truqués va bientôt commencer et à voir que les jeunes sont totalement délaissés. Et puis lorsqu'on va jouer une phase finale de CAN, le minimum c'est d'avoir des matches de préparation. Pour l'Algérie, cette condition s'est résumée au seul match de jeudi soir alors que certains de ses joueurs évoluaient pour la première fois ensemble. Le manque de cohésion était flagrant et c'est un miracle que l'EN n'ait pas pris plus de buts. Car en face, et son coach Henri Stambouli a tenu à le souligner (il dira: «Je n'ai fait que bénéficier du travail accompli par mes prédécesseurs»), il y avait un onze solide, aux automatisme bien huilés du fait que la plupart de ses joueurs sont ensemble depuis plus de cinq ans. Ils ont disputé ensemble une CAN cadettes, une CAN juniors, un Mondial juniors et la CAN seniors 2002. Autre paramètre à prendre en compte: le 1er but inscrit très tôt par les Maliens - Il n'y avait pas 4 minutes que le match avait été entamé que Traoré avait trouvé le chemin des filets sur un tir croisé devant lequel Mezaïr n'avait peut-être pas suffisamment fermé l'angle - Malgré ce mauvais coup du sort, les Algériens ont su réagir et l'on peut dire qu'en première mi-temps ce sont eux qui ont le plus fait peser le danger dans le camp adverse. On a noté ainsi à la 11' un bel essai de Belmadi sur lequel le gardien a dû repousser le ballon. Cette réaction des Verts faillit, cependant, être remise en question sur des contres maliens favorisés par les tâtonnements d'un milieu où Mamouni avait du mal à se positionner et d'une défense très perméable comme sur l'action de la 24' où on laisse Soumaïlia adresser un superbe tir que Mezaïr eut toutes les peines au monde à détourner. Cependant, ce furent bien les locaux qui orchestraient le plus grand nombre d'offensives notamment sur le côté droit où l'activité de Belmadi était remarquée, alors qu'à gauche Ouadah était très peu sollicité. Pourtant, ce dernier, sur l'une des rares fois où on lui adressa une passe trouva le moyen d'ouvrir sur Boutabout qui surgit au 1er poteau mais pour mettre le ballon dehors (29'). On ajoutera qu'à la 32', sur un centre de Hadjadj depuis l'aile droite, Akrou 'un cheveu l'interception du ballon alors qu'il était idéalement placé, qu'à la 34' sur un coup franc de Belmadi, le même Akrour rata sa reprise de la tête, qu'à la 40' sur un long centre de Raho, Akrour se fit enlever le ballon in extremis alors qu'il était prêt à le reprendre et qu'à la 42' sur un autre centre de Raho, Boutabout fut contré par un défenseur. Cette énergie laissait entrevoir une seconde mi-temps prometteuse. Hélas, ce fut presque tout le contraire de ce que l'on attendait qui se produisit. Les nombreux changements effectués par Saâdane contribuèrent à disloquer l'équipe et à laisser libre cours aux Maliens lesquels à la 57' ajoutèrent un second but sur un centre de Kaoute sur lequel B.Touré n'eut aucune peine à marquer, isolé qu'il était. Il faut dire que la défense algérienne, remaniée, prenait eau de toutes parts sur le moindre contre des Maliens. Mais on n'omettra pas de signaler que dans la minute qui suivit le second but malien, Boutabout, après avoir filé sur le côté droit, adressa une merveille de centre en retrait à Akrour lequel croise trop son tir et rata une cage absolument vide. C'est l'image que l'on retiendra de ce match en ce sens qu'elle symbolisait le ratage des Algériens dans un match que l'on disait plein d'espoir pour eux. A dix jours du grand rendez-vous contre le Cameroun, il est indéniable que beaucoup reste à faire.