Washington et Paris semblent décidés à mettre un terme au bras de fer les opposant depuis plus d'un an sur la crise irakienne. L'annonce a été faite avant-hier dans la capitale américaine par le ministre français de la défense à la lumière de ses discussions avec son homologue US. Tous les différends entre les deux parties ont été abordés au cours de ce rendez-vous. Le ministre français de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a souligné jeudi "la volonté" des Etats-Unis de "tourner la page des tensions avec la France", à l'issue des entretiens avec son homologue américain, Ronald Rumsfeld, et avec la conseillère de la Maison Blanche pour la sécurité, Condoleezza Rice. "Mon sentiment c'est qu'il y a une véritable volonté de tourner la page des tensions entre les Etats-Unis et la France", a souligné lors d'un point de presse Mme Alliot-Marie, qui a entamé jeudi à Washington un déplacement de deux jours qui doit la conduire vendredi au siège de l'Onu à New York. Le ministre de la Défense, dont c'est la première venue dans la capitale fédérale depuis l'intervention américano-britannique en Irak, a noté "une grande capacité d'écoute" de la part de ses interlocuteurs américains et "de vraies discussions, par exemple sur l'Europe de la Défense". "J'ai vraiment eu l'impression que la situation s'était débloquée et qu'il y avait une envie de reprendre les relations normales". Ni le Pentagone, ni la Maison-Blanche n'ont communiqué à la presse la teneur des discussions de jeudi. S'agissant des sujets abordés, l'entretien au Pentagone a porté sur "la réforme de l'Otan, les relations Otan-Union européenne", et aussi "longuement sur l'Afghanistan", notamment la contribution des forces spéciales françaises dans la lutte anti-terrorisme et le problème de la culture du pavot. L'entretien avec Mme Rice a porté essentiellement sur le dossier irakien. "Nous avons évoqué la reconstruction", a indiqué la ministre, réaffirmant "la disponibilité de la France à participer à cette reconstruction, lorsque les Irakiens auront retrouvé leur souveraineté". "Il n'est pas question que la France envoie des soldats en Irak. Nous sommes restés toujours sur le même principe. Ce que nous souhaitons, c'est que le plus rapidement possible les Irakiens retrouvent leur souveraineté. Et quand ce sera fait, nous sommes disponibles pour participer, par exemple, à la formation de la future armée, de la future police et de la future gendarmerie irakiennes en liaison avec les Allemands", a dit Mme Alliot-Marie. Elle a également évoqué avec Condoleezza Rice la situation de la Côte d'Ivoire, notamment la recommandation du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, d'envoyer plus de 6 000 casques bleus dans ce pays. "J'ai exprimé le souhait de la France, comme celui des pays africains, qu'une force de l'Onu puisse participer au désarmement (...) J'ai senti une très bonne compréhension de la nécessité de cette action et un soutien de la part de Mme Rice", a-t-elle ajouté. Le dossier ivoirien constituera le "plat de résistance" des discussions d'hier à New York, tant avec M. Annan qu'avec le secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, le Français Jean-Marie Guehenno. R. I. /A. Lakhdar Brahimi, conseiller spécial pour l'irak satisfaction américaine Le quotidien américain, le Washington Post, a salué jeudi la nomination du diplomate algérien, m. lakhdar Brahimi, à la fonction de conseiller principal du secrétaire général de l'onu, m. kofi Annan, sur le dossier de l'Irak. Cette nomination montre “les intentions de l'onu à accélérer leur retour en Irak”, souligne le journal qui relève le succès et la popularité rencontrés par m. brahimi auprès des autorités en Afghanistan comme des Américains. Le quotidien précise que “les Etats-Unis veulent que les Nations unies retournent le plus tôt possible en Irak et apportent soutien et légitimité à l'accord du 15 novembre dernier pour l'installation de groupes régionaux irakiens, qui seraient chargés d'élire des représentants au conseil du gouvernement intérimaire”. Pour le Washington Post, Lakhdar Brahimi “est l'un des diplomates internationaux les plus chevronnés” qui a résisté “aux appels lancés pour qu'il remplace Vieira de Miello comme représentant spécial du secrétaire général de l'onu en Irak”. m. brahimi a consenti à servir comme conseiller spécial de Kofi Annan et a “contribuer à la résolution de crises au Proche-Orient et dans le reste du monde musulman”, poursuit-il. Le journal note que m. brahimi “est un arabe musulman qui a coopéré avec les Etats-Unis en Afghanistan et qui est considéré par eux et d'autres membres-clés de l'onu comme le meilleur successeur de Vieiro de Miello”.