L'Algérie va exporter vers ce pays, via ce pipe, 4 milliards de m3 de gaz supplémentaires annuellement. La société chargée de la réalisation du gazoduc entre l'Algérie et l'Espagne dénommée Medgaz sera officiellement constituée le 21 janvier, nous a indiqué une source sûre. Les partenaires de la compagnie nationale dont le projet et Sonatrach sont tombés d'accord sur ce qu'on appelle le Share hold agreement, le pacte des actionnaires. Les parts de chacun des associés dans la société de réalisation sont les mêmes que celles dans la société d'études : Sonatrach (20%), Cepsa (20%), Endesa (12%), BP(12%), Total (12%), Gaz de France (12%). Exception : l'électricien espagnol Iberdola avec une part de 12% a remplacé l'ENI qui n'était plus intéressée. Ces partenaires garantissent le financement du pipe sous-marin au prorata de leur participation. La Banque européenne d'investissement (BEI) pourrait contribuer à hauteur de 7O% au coût du projet estimé entre 500 et 600 millions de dollars US. Du reste, l'appel d'offres relatif à l'attribution du contrat de réalisation, c'est-à-dire l'EPC, sera lancé en mars prochain, a ajouté la même source. Et la décision d'attribution du contrat deux mois plus tard. Le coup d'envoi des travaux du gazoduc est prévu en juillet prochain. Ils seront bouclés en 2007. Il n'y a plus aucun écueil sur la voie de la réalisation de l'ouvrage qui constitue un nouveau cordon ombilical direct entre l'Algérie et l'Europe, a laissé entendre la même source. C'est l'un des fruits de la visite, le 14 janvier dernier de Chakib Khelil, ministre de l'Energie à Madrid. Le gazoduc aura une capacité de transport de 10 milliards de m3/an. L'Algérie livrera à travers ce pipe 4 milliards de m3/an de gaz à l'Espagne. Ce qui consolidera la position du pays comme principal fournisseur de gaz de l'Espagne. Les partenaires de Sonatrach dans la société de réalisation procèderont aux enlèvements de gaz au prorata de leur participation. C'est pourquoi des contrats fermes de livraison seront conclus incessamment avec ces associés. En principe, Sonatrach conclura les premiers arrangements avec les compagnies espagnoles Cepsa, Endesa et Iberdrola. Mais attention, c'est tout un système de transport qui sera nécessaire pour exporter ces quantités de gaz ! En effet, Sonatrach est sur le point de lancer les travaux du GZ4, le gazoduc reliant Hassi-Rmel à Arzew avec une bifurcation vers Beni-Saf et qui constitue la partie on shore de Medgaz. Mais il devra également répondre à la demande de l'unité de GNL prévu dans le projet intégré de Gassi Touil. Le GZ4 aura une capacité de 18 milliards de m3/an . La partie devant relier Almeria au réseau espagnol est du ressort d'Enagas, le gestionnaire du réseau. La visite aura également permis de faire passer Medgaz de la catégorie C (maturation), à la catégorie A, c'est-à-dire à la priorité pour le gouvernement espagnol. Ce qui permet d'obtenir tous les permis nécessaires à la réalisation du pipe côté espagnol. Ainsi, la visite du ministre de l'Energie à Madrid aura avancé le lancement du projet. Dividende : Sonatrach va consolider à moyen terme et plus tôt que prévu sa position de principal fournisseur de gaz de l'Europe. N. R.