Les enseignants universitaires viennent de rendre une série de recommandations du colloque organisé, la semaine écoulée à Tamanrasset, sous l'intitulé “Le rôle de l'Algérie dans la paix et le développement dans la région du Sahel à l'aune des défis actuels". Dans un rapport détaillé, dont Liberté s'est procuré une copie, les participants ont relevé quatre axes principaux qui caractérisent la région du Sahel. Il s'agit notamment de “l'importance géostratégique de la région du Sahel en raison des liens historiques et culturels avec les pays limitrophes et les puissances régionales". Ainsi, les universitaires estiment que “cette zone offre des possibilités et des ressources rares et stratégiques qui font d'elle l'objet de convoitises et de concurrence des pays occidentaux et des grandes puissances". La situation sécuritaire actuelle ne procurant pas des garanties à même de hisser cette région au rang des zones à développer, les séminaristes soulignent également “la précarité structurelle de certains pays de la région. Ce qui en fait un terreau pour les organisations terroristes et les mouvements qui se recoupent avec le crime organisé", d'une part, et expose “le Sahel aux diverses menaces sécuritaires, économiques et sociales", d'autre part. Que faire face aux tensions émergentes ? Les universitaires estiment que l'Algérie joue un rôle prépondérant, voire vital “en faveur de la paix et du développement en Afrique à travers ses politiques et son appui à une approche économique". Aussi, le document communément signé par le patron du Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu), affilié à l'UGTA, Messaoud Amarna, et le directeur du Centre universitaire de Tamanrasset, Dada Moussa Belkheïr, reprend l'essentiel des recommandations des universitaires, autour des possibilités à redonner espoir à cette région, les pays qui la composent et les citoyens qui la peuplent. Là aussi, on recommande, de prime à bord, “l'intensification des rencontres scientifiques afin de prendre conscience des dangers qui guettent la région et leurs répercussions immédiates sur la sécurité de l'Algérie et la nécessité d'opter pour des politiques globales et multidimensionnelles en faveur du développement de la région du Sahel". Il est vrai que la lutte antiterroriste dans le Sahel reste une priorité à même de démanteler les réseaux de djihadistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais les enseignants préconisent, en parallèle, “d'encourager le dialogue politique pour résoudre tous les conflits dans la région, et ce, dans le cadre du respect de l'intégrité territoriale de tous les pays qui est un fondement de la politique algérienne". Les universitaires saluent le rôle de l'ANP Les séminaristes soulignent clairement leur position par rapport à “la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, et ce, par la criminalisation du paiement de rançons dans le cadre des résolutions des Nations unies et les efforts de la communauté internationale, conformément à la position ferme de l'Algérie dans ce domaine". Pour l'occasion, les universitaires ont rendu un vibrant hommage à l'Armée nationale populaire (ANP), garante de l'intégrité territoriale, ainsi que les différents corps constitués qui veillent et s'exposent à des risques sur les frontières pour garantir la sécurité des citoyens dont ils ont le soutien, d'une part, et saluent l'intervention de l'ANP à Tiguentourine (In Amenas) lors de la prise d'otages qui a défrayé la chronique, d'autre part. Toutefois, les participants ont mis en avant la nécessité de conjuguer à la fois les approches sécuritaires et de développement, et ce, pour juguler l'immigration clandestine en favorisant les investissements dans les pays limitrophes, en particulier dans les zones frontalières. Tout en soulignant “le rôle pivot de l'Algérie qui œuvre pour une paix durable et le développement du Sahel, une région d'une importance vitale pour elle", les rédacteurs ont plaidé pour la mise en place de centres de recherche pour les études africaines, en général, et la région du Sahel, en particulier, et le renforcement des laboratoires de recherches interdisciplinaires liés à cet objet. Enfin, ils préconisent d'éditer les travaux présentés lors de cette rencontre et recommandent que la prochaine édition revête un caractère international. Pour rappel, ce colloque a été organisé par le Sneu et le Centre universitaire de Tamanrasset, sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le soutien de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de la communauté universitaire. F B