Pour le n°1 du FFS, cette radicalisation est alimentée par le sentiment de marginalisation politique et économique de la région du sud du pays. Intervenant lors de la seconde journée de la conférence nationale des élus du Front des forces socialiste (FFS), Ali Laskri, premier secrétaire, a indiqué, hier à Alger, devant les 1 045 élus de son parti, que les problèmes que vivent les Algériens du sud du pays “s'accumulent et se compliquent". Cette situation qu'il fait endosser “à un pouvoir despotique", qui a “délégitimé" les institutions et a “rendu contestable" l'autorité de l'Etat, interpelle “tout un chacun", car, a-t-il estimé, “nos compatriotes du Sud ont longtemps souffert dans le silence, l'anonymat et l'isolement". Et qui sont parfois “tentés par la radicalisation". Le premier responsable du FFS, qui a préféré mettre l'accent sur les problèmes que vit le sud du pays, déclare que cette 2e journée de la conférence des élus du parti est une réponse “aux attentes d'un Sud qui proteste, qui revendique et qui nous interpelle", d'où, a-t-il rappelé, la mission des parlementaires du FFS au sud du pays qui est intervenue le jour de l'ouverture de la session du printemps de l'APN. “La direction du parti a dépêché le groupe parlementaire pour des missions d'information à Laghouat, Boussaâda, Ouargla et El-Oued". L'objectif de cette virée au Sud des élus du FFS est “de prendre langue, d'établir un contact direct avec les gens qui bougent et de marquer notre solidarité avec eux", a encore souligné l'orateur, qui, dans le même sillage, a estimé que “l'élu du FFS doit assumer son mandat national". Devant la montée de la protestation et de la revendication au Sud, Ali Laskri considère que “les modes de gestion, tels qu'ils ont été mis en place, ont atteint leurs limites". En revanche, ce mouvement que connaît le Sud est une probable “émergence de nouvelles élites politiques et sociales susceptibles d'être porteuses de nouvelles évolutions et de nouvelles chances pour la construction démocratique de la société locale et de la société algérienne, en général", a-t-il souligné. M. Laskri lie, d'autre part, le cas du sud du pays “à une situation complexe et sensible", marquée “par des bouleversements politiques, économiques, sociaux et culturels dans un environnement régional instable et incertain". Il plaide, par ailleurs, pour une prise en charge effective des doléances des citoyens avec la mise sur pied d'un mode de gestion basé sur la régionalisation positive. Seule solution, selon lui, qui est en mesure de régler les problèmes des autres régions du pays, car, a-t-il précisé, “seuls les enfants d'une région connaissent les vrais problèmes de leur région". “Le régime doit savoir qu'il faut apporter des solutions à ces problèmes", a lancé Ali Laskri, qui a appelé, d'autre part, à la réhabilitation de la politique et de la pratique politique afin, dit-il, “de contrer les visées des ennemis internes et externes du pays". Pour le FFS, le problème du sud du pays est porteur d'un grand danger pour l'unité nationale. Ses cadres estiment que même le langage véhiculé par le pouvoir au Sud est basé sur “un sentiment de haine", d'où le changement de l'appellation de Hassi-Messaoud par “Hassi Ouzou", allusion faite aux jeunes Kabyles travaillant au Sud. “Nous voulions les convaincre que l'issue est dans l'action collective, dans la mobilisation pacifique, dans l'engagement citoyen, dans l'ouverture au reste du pays et non dans le repli et la fermeture", a-t-il souligné. La situation est d'autant plus compliquée, analyse M. Laskri, que “même le Président est muet". M M