Un délai de 20 mois est accordé au groupement algéro-espagnol qui s'est vu confier le projet pour transformer cette poubelle à ciel ouvert en parc public. Après tant d'années de réclamation (pas moins de vingt ans), voici venu le temps pour les habitants d'Ouled Fayet, Baba Hassen et autres localités voisines d'être enfin écoutés. Amara Benyounès, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, s'est déplacé, hier, sur les lieux non seulement pour assister au lancement du chantier de fermeture progressive du site et sa réhabilitation en une aire de plaisance, mais surtout pour annoncer à la population la fin de leur calvaire. “Le site est une catastrophe écologique. C'est inadmissible", a reconnu le ministre qui refuse catégoriquement de faire fonctionner le CET de Hamici (site de substitution à celui d'Ouled Fayet) tant que le gestionnaire adéquat n'est pas encore retenu. “Un appel d'offres a été lancé. Nous choisirons un gestionnaire professionnel", a-t-il assuré. La fermeture de la décharge d'Ouled Fayet, confiée à un groupement algéro-espagnol, se fera de manière progressive et s'étalera sur 20 mois pour un coût global de 190 milliards de centimes. Il s'agit d'une fermeture progressive du site avec le même procédé qui a été suivi dans la fermeture de celui de Oued Smar, et dont les travaux consistent notamment en la réalisation de 59 puits mixtes d'extraction des biogaz lixiviats comme expliqué par Tebani, directeur de l'environnement de la wilaya d'Alger. “Il sera procédé à une consolidation primaire pour rattraper le compactage et une consolidation secondaire pour capter les eaux et les lixiviats." Pour cela, deux stations mobiles de traitement seront réalisées, en plus des turbines qui vont équiper les têtes des 59 puits et des techniques qui seront adoptées pour assurer une stabilité et une sécurisation car dans le cas contraire, il y a risque d'éclaboussures et d'explosion. En ce sens, M. Benachenhou, président de l'association, qui a longtemps milité pour la fermeture de la décharge, avertit contre les risques encourus car selon lui, “les nuisances restent en sommeil". Il dénonce aussi la pollution de la nappe phréatique et explique que “la géomenbrane installée au fond des casiers n'a servi à rien et tous les lixiviats sont déversés dans Oued Benbrahem et vont jusqu'à la mer en polluant tout sur leur passage". Amara Benyounès qui a écouté toutes les parties, promet aux habitants d'Ouled Fayet et Baba Hassen que “toutes les nuisances, notamment les odeurs et les fumées, vont complètement disparaître d'ici l'été prochain". La décharge d'Ouled Fayet sera, d'ailleurs, transformée en parc public et sera rattachée au grand projet du parc des Grands vents dont les portes seront bientôt grandes ouvertes au public. M. Benyounès a indiqué que “les CET de Hamici (ouest d'Alger) et ceux de Corso et de Réghaïa (est d'Alger) vont régler le problème de la gestion des déchets ménagers au niveau de la capitale", rappelant également la décision de “doter Alger d'un incinérateur au même titre que toutes les wilayas du pays". Reste le problème de Netcom pointée du doigt par les cadres du ministère de l'Environnement qui l'accusent carrément de mauvaise gestion. M. Benzine, directeur des décharges, s'en défend : “Il ne s'agit nullement de mauvaise gestion mais la décharge d'Ouled Fayet n'est pas conçue pour supporter cette quantité de déchets. Nous traitions 400 à 500 camions/jour. Avec la fermeture de la décharge de Oued Smar, ce ne sont pas moins de 57 communes qui viennent déverser leurs déchets et nous traitons à présent 1 200 camions/jour." Autre chapitre qui retient l'attention et constitue une préoccupation de taille pour le département de Amara Benyounès concerne l'éradication des sachets en plastique. À ce propos, il affirmera : “Nous avons déjà installé une commission qui s'est penchée sur ce problème épineux et nous présenterons d'ici une quinzaine de jours des propositions concrètes pour en finir avec ce sujet." N S