L'œuvre de l'écrivain a été adaptée au théâtre par Mohamed Zamèche et mise en scène par Hama Meliani. La littérature et le théâtre auront fait bon ménage, samedi après-midi, au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, où un public nombreux et connaisseur aura découvert, apprécié et longuement applaudi les jeunes comédiens de la ville des Genêts qui ont présenté la générale de “La terre et le sang", une pièce tirée de l'œuvre mythique de l'illustre écrivain Mouloud Feraoun, qui a été admirablement adaptée au théâtre par Mohamed Zamèche et savamment mise en scène par Hama Meliani. Plusieurs décennies après sa parution en 1953, “La terre et le sang" de Feraoun aura été agréablement transposée sur scène où la misère d'autrefois, l'exil, le retour à la terre ancestrale et surtout l'amour clandestin et impossible d'Amer et Chabha qui se termine en drame auront tout simplement subjugué la grande foule qui a bien du mal à s'entasser dans la belle salle du théâtre Kateb-Yacine. Outre le talent des jeunes comédiens du Théâtre régional de Tizi-Ouzou qui, décidément, réalisent des merveilles depuis qu'ils ont hérité de ce bel espace de création et d'expression théâtrale qui fait désormais la fierté de toute la région, les amateurs de beau théâtre auront vivement apprécié la mise en scène teintée d'un théâtre moderne fait de sons et de lumière signés Hama Meliani qui n'est pas à son premier exploit, au décor typiquement kabyle réalisé par Abdelkrim Arab, comédien déjà bien connu à Tizi Ouzou, et pour finir, une musique du terroir et de la Kabylie ancienne bien mijotée par Djaffar Aït-Menguellet, digne héritier de cet artiste d'orfèvre nommé Lounis Aït-Menguellet, qui se découvre de plus en plus une nouvelle vocation. Les chants anciens de Kabylie, le retour d'exil d'Amer accompagné de sa femme Marie, la détresse et la haine de la belle-mère Kamouma, l'amour clandestin d'Amer Oukaci et de Chabha, le déshonneur dans le village et le crime inévitable, soit autant de tableaux de rêve qui auront fidèlement symbolisé l'histoire fabuleuse de “La terre et le sang", auront donné lieu à de véritables fresques du terroir que le public aura longuement applaudies en fin de spectacle. “Je suis véritablement heureux d'avoir réalisé une mission car le public connaisseur de Tizi Ouzou attendait impatiemment cette nouvelle production théâtrale. Tous les comédiens, qui sont jeunes pour la plupart, sont à féliciter pour avoir su capter, pour ne pas dire hypnotiser tel qu'il se doit l'attention du public qui a bien perçu le message puisqu'il applaudissait à chaque fois au moment opportun, ce qui prouve qu'il y a réellement un public connaisseur à Tizi Ouzou", dira Hama Meliani visiblement ému par le gros succès de la pièce. “Sincèrement, je me découvre une nouvelle passion, un sorte de vocation dans la musique théâtrale et j'avoue que cela m'encourage pour la suite de mon parcours", dira Djaffar Aït-Menguellet, lui aussi ravi par les nombreuses félicitations du public. C'est dire que cette nouvelle production du Théâtre régional de Tizi Ouzou est déjà vouée à un énorme succès populaire et artistique surtout qu'elle s'inscrit dans le cadre de la commémoration du centenaire de la naissance de Mouloud Feraoun (1913-2013). M H