Même s'il insiste sur la portée sociale de la démarche, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, reconnaît que la création de postes de travail relève du secteur économique. C'est à ce titre qu'il a exhorté les opérateurs économiques à investir pour la création de la richesse génératrice d'emplois pour les jeunes. Selon le ministre qui participait lundi à une rencontre régionale d'évaluation des activités de l'inspection du travail pour l'année 2012, il appartient aux investisseurs et aux jeunes promoteurs de contribuer à l'impulsion de la croissance et entraîner le développement de l'emploi par la création de micro-entreprises pourvoyeuses de richesses. M. Louh a appelé, pour cela, à former les jeunes dans les métiers répondant aux besoins immédiats des entreprises existantes dans chaque région du pays et à leur inculquer l'esprit entrepreneurial pour les insérer dans le monde du travail. Pour rappel, au cours de sa visite de travail à Béchar, le Premier ministre avait indiqué que le développement économique représentait l'unique solution pour mener à bien les réformes en Algérie. Il avait, à cet égard, appelé la société civile algérienne, dont celle du Sud, à encourager le secteur privé à investir dans les domaines agricole, industriel et autres dans la perspective d'exploiter les richesses naturelles de la région et de créer des postes d'emploi qui contribueraient à faire face au problème du chômage. Pour insuffler une nouvelle dynamique à cette question de la création d'activités, la directive du Premier ministre insiste sur la mise en œuvre de la bonification à 100% du taux d'intérêt des prêts accordés par les banques dans le cadre des dispositifs de soutien à la création de microentreprises gérés par l'Ansej et la Cnac. M. Louh a affirmé que l'exonération d'impôts à 100% pour les promoteurs du Sud est une mesure qui s'explique par “la complexité de l'environnement d'investissement dans ces régions". La directive est claire sur le fait que les entreprises, notamment celles relevant du secteur de l'énergie, doivent privilégier la sous-traitance d'activités avec les micro-entreprises créées dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac. Le ministre est également revenu sur le code des marchés publics qui oblige les entreprises publiques à travailler avec les nouvelles entreprises PME/PMI créées dans le cadre de l'Ansej, Cnac et plus, à réserver un taux de 20% des marchandises produites, afin d'encourager les créateurs de richesses et développer l'esprit entrepreneurial chez les jeunes créateurs d'emplois. Très peu de wilayas respectent les recommandations et les orientations économiques et sociales, en plus du manque d'initiative qui permet le développement local et régional, a déploré le ministre du Travail. Le gouvernement algérien semble s'orienter vers plus de réalisme, tant sur le plan social qu'économique, par le dialogue, écrivait récemment un économiste algérien. Toutefois, d'autres économistes estiment que l'effort public devrait être orienté vers l'encouragement des entrepreneurs privés dans les secteurs productifs et l'élaboration d'une politique de formation d'élites scientifiques dans le domaine de la gestion économique. La PME privée a besoin d'un encadrement managérial de qualité et d'une assistance financière et technique de l'Etat. Actuellement, l'investissement public représente plus de 60% du total des investissements, et la plupart des entreprises privées exercent dans le domaine des services. Cela pourrait accentuer la dépendance du pays de la rente pétrolière. S. S.