Dans une conférence de presse qu'il a tenue dans la soirée de mardi à l'Institut français à Constantine, Son Excellence l'ambassadeur de France, André Parant, a estimé que les relations politiques entre son pays et l'Algérie étaient meilleures depuis que François Hollande est président et que les choses étaient en train de s'améliorer. “Il y a sans doute eu des occasions manquées, mais nous sommes dans une nouvelle phase, il y a une volonté d'aller de l'avant des deux côtés, c'est en tout cas ce que j'ai pu constater lors de la visite du président François Hollande à Alger. Nos relations politiques sont objectivement meilleures qu'avant, ce n'est pas un mystère, il y a eu certes un refroidissement des relations, mais on est fort heureusement sorti de cette période. Les enjeux pour la France sont importants, pour l'Algérie aussi, les relations dépassent les conjonctures politiques", dira-t-il. Pour sa première visite dans la capitale de l'Est, André Parant s'est entretenu avec le wali ainsi que des personnalités de la ville, et, apparemment, l'évènement culturel que s'apprête à accueillir la ville en 2015, “Constantine capitale de la culture arabe", attise l'intérêt des entreprises françaises, comme l'a fait savoir M. Parant, qui a annoncé qu'un projet de coopération pourrait se matérialiser. Il sera notamment question de l'implication des musées français dans la création de trois musées prévus à Constantine, la restauration architecturale de sites historiques de la ville, ou encore l'aménagement des berges du Rhumel. À ce titre, l'ambassadeur insistera sur la relance du jumelage entre les villes de Constantine et Grenoble, qui, il faut le dire, est au point mort depuis des années déjà. Par ailleurs, l'ambassadeur a jugé que le climat des affaires en Algérie était globalement satisfaisant, le gouvernement algérien, estime-t-il, a levé beaucoup de contraintes et souhaite rendre le pays plus attractif. Il a aussi rappelé que parmi les entreprises étrangères implantées en Algérie, les françaises étaient les plus présentes en dehors du secteur des hydrocarbures, ce qui n'empêche pas pour autant la volonté des investisseurs français à renforcer leur présence dans le cadre du partenariat dit gagnant-gagnant. Il précisera, en outre, que la prise d'otages de Tiguentourine n'a pas affecté les entreprises françaises en Algérie. “Celles qui sont implantées au nord du pays n'ont rien modifié à leurs contrats et celles au Sud ont pris des mesures de sécurité provisoires", a-t-il expliqué. Concernant l'inauguration du nouveau centre de visas d'Alger implanté au parc zoologique de Ben Aknoun, l'ambassadeur a expliqué que cette infrastructure permettrait d'améliorer les conditions d'accueil et de tri des dossiers. Ce centre, plus spacieux et mieux équipé pour traiter notamment les données biométriques, facilitera de ce fait la tâche aux employés de la société prestataire qui prend en charge l'opération de tri des dossiers et, par conséquent, il y aura moins de refus des demandes — 15% actuellement pour le consulat d'Alger —. M. Parant a révélé que les demandes de visa avaient beaucoup augmenté par rapport à 2007, et qu'en même temps le nombre des visas octroyés a, lui aussi, connu une hausse (120 000 en 2007, près de 210 000 en 2012). Il a aussi affirmé que les visas de circulation sur l'ensemble des trois consulats généraux représentaient presque 35% des visas octroyés, près de 45% à Alger. Commentant l'actualité internationale, l'ambassadeur de France a souligné que la dernière suggestion franco-britannique de vouloir armer l'opposition syrienne n'était qu'“une proposition et non pas une décision, il y a des règles internationales. La proposition doit être prise en concertation avec les pays de l'Union européenne, donc l'embargo sur la livraison d'armes n'a pas été levé". Par contre, pour ce qui est de la guerre au Mali, l'ambassadeur a défendu la politique internationale de son pays, estimant que la coopération de lutte antiterroriste avec l'Algérie dans le cadre malien se porte bien. “Est-ce que vous avez réfléchi à une non-intervention militaire de la France ? L'intervention ne règle pas tout, mais les autorités françaises ont estimé que c'était la seule façon d'éviter que Bamako ne tombe entre les mains de groupes terroristes. C'était aussi l'avis du gouvernement malien, des pays africains de la Cédéao, et je pense que c'est le même avis des autorités algériennes, même si je ne l'ai pas entendu", a-t-il répondu à un journaliste. D B