Une grève nationale des pharmaciens se profile et la décision définitive avec la fixation de la date sera tranchée lors du conseil national du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) prévu à Tlemcen le 24 mars prochain. Le même jour de la tenue de ce conseil, une marche de protestation des pharmaciens dont certains venus de tout le territoire national est prévue avec un sit-in devant le siège de la Cnas. C'est à titre de solidarité avec les pharmaciens de Tlemcen qui “font face à un harcèlement continuel du directeur de la Cnas", selon le Snapo, que ces deux évènements devraient avoir lieu le même jour. Le conseil national, qui s'était réuni il y a quelques jours à Alger, souligne “la situation insupportable vécue maintenant depuis plusieurs semaines, par nos consœurs et confrères, les pharmaciens d'officine de la wilaya de Tlemcen". Les griefs qui sont reprochés par les pharmaciens au directeur de la Cnas “est le harcèlement incompréhensif de ce dernier qui multiplie les humiliations et contrôles successifs totalement injustifiés en reprochant aux pharmaciens conventionnés d'avoir tout simplement honoré leurs obligations en dispensant à des milliers d'assurés sociaux les médicaments qui leur ont été prescrits". La goutte qui a fait déborder le vase est l'accusation des pharmaciens par la Cnas “de se livrer à des activités illégales, en manipulant frauduleusement la carte Chifa", provoquant ainsi la colère des membres de la corporation. Avec un ratio d'un pharmacien pour 1 700 habitants, le nombre d'officines a dépassé le cap des 400 à travers la wilaya de Tlemcen. La plupart des pharmaciens ont adhéré à la formule du tiers payant et signé une convention avec l'organisme de la Sécurité sociale. Si les pharmaciens à travers leur syndicat Snapo se félicitent du délai maximum de 15 jours respecté par l'organisme de Sécurité sociale pour le remboursement de leurs factures, en revanche ils s'estiment confrontés quotidiennement à de multiples problèmes dont ceux en rapport avec les rejets d'ordonnances pour le contrôle a posteriori dont certaines, disent-ils, remontent à 2010 et aussi l'amputation de sommes jugées importantes des bordereaux de paiement avant même qu'ils n'aient reçu une notification en ce sens. Parmi les autres griefs, il est aussi cité le refus de paiement de certaines ordonnances lors de changement de nomenclature ou de changement de logiciels et la suspension abusive de la convention précédemment accordée aux pharmaciens par la Cnas. Pour sa part, la Cnas de Tlemcen a démenti que les pharmaciens subissent tous ces désagréments et son directeur a déclaré que “ses portes sont toujours ouvertes aux pharmaciens et à leur syndicat pour tout dialogue constructif". B. A.