Les pharmaciens de la wilaya de Tlemcen ont observé ce mercredi une journée de grève décidée lors d'une assemblée générale tenue le 28 janvier et ayant regroupé 350 pharmaciens sur les 370 que compte la wilaya. La grève a été suivie par l'ensemble des officines pharmaceutiques et un service minimum a été assuré. Ce débrayage est intervenu, selon le communiqué de presse du syndicat des pharmaciens (Snapo) «suite à la dégradation des relations de partenariat qui lient les pharmaciens à la direction de la Cnas de Tlemcen». On estime que «les pharmaciens sont quotidiennement harcelés par une campagne de rejets intempestifs et abusifs d'ordonnances datant de plus de quatre années à la suite d'un contrôle a posteriori effectué par la direction de la Cnas». Les pharmaciens dénoncent «le non-respect par la Cnas de la convention et son piétinement par l'actuel directeur de la caisse» et refusent «ces rejets qui sont dus pour la plupart à des changements de nomenclature et à des conditions particulières d'une part et d'une mauvaise interprétation de certaines vérifications d'autre part». Les pharmaciens se sentent «lésés dans leurs droits légitimes» du fait «que certains pharmaciens ont été sommés par les chefs du centre payeur de régler les rejets alors que les réunions précédentes des commissions mixtes Cnas-Snapo ont montré que lors des révisions de dossiers, il a été constaté une revue à la baisse des montants de ces litiges atteignant les 90%» tout en relevant «que ces rejets qui devraient normalement être adressés aux assurés sociaux l'ont été aux pharmaciens qui se sont vus amputer de montants d'une manière illégale et injustifiée». C'est donc un bras de fer qui oppose les pharmaciens à l'actuel directeur de la Cnas car la Snapo estime «qu'elle entretient de très bonnes relations avec l'institution de la Cnas et de sa tutelle». La situation entre les deux partenaires s'est dégradée après que le directeur de la Cnas de Tlemcen a accusé certains pharmaciens «d'utiliser frauduleusement les cartes Chiffa des malades pour le remboursement de certains médicaments périmés», et à ce titre, la Snapo a énergiquement réagi à ces accusations très graves en défiant l'actuel directeur «de mettre ces éventuelles preuves à la disposition de la justice et du conseil de l'Ordre qui régit la profession des pharmaciens», tout en s'interrogeant «sur les raisons qui ont poussé ce directeur à passer sous silence ces soi-disant preuves qui font de lui le complice d'un délit très grave pour lequel il n'a rien entrepris légalement». Devant cette situation, les pharmaciens dénoncent «les mesures arbitraires entreprises par l'actuel directeur de la Cnas qui a suspendu la convention à quatre de leurs confrères, synonyme de la mise à mort de leur activité», ainsi que «les inspections et violations des espaces privés des pharmacies où des inspecteurs ont saisi des cartes Chiffa de malades d'une manière abusive et illégale alors que ces cartes étaient déposées par les malades en attente de leur procurer les médicaments manquants». Les pharmaciens exigent «le respect intégral des articles de la convention et le respect des chefs de centre envers les pharmaciens, l'annulation des contrôles a posteriori pour les factures contrôlées, payées et archivées, le règlement de tous les problèmes informatiques et de nomenclature de majoration dans les plus brefs délais et qu'à l'avenir la Snapo doit être associée, au préalable à toute décision prise à l'encontre des pharmaciens». Ils affirment qu'en l'état actuel, le directeur de la Cnas ne tient pas les réunions mensuelles avec les pharmaciens comme le stipulent la convention de partenariat et les textes qui la réglementent». En attendant, le torchon brûle entre la Snapo et la direction de la Cnas, et les pharmaciens vont «décider des suites à donner à cette grève lors de la prochaine assemblée générale si toutes ces revendications ne sont pas satisfaites».