De nouvelles dispositions sont introduites aux fins de mettre un terme au monopole de certaines officines et l'utilisation frauduleuse de la carte du tiers payant. Conflit interne au sein de la famille des pharmaciens qui, aujourd'hui, se retrouve départagée entre le syndicat, qui soutient la démarche initiée par la Cnas concernant la nouvelle convention du tiers payant, et les autres… Les autres sont justement la majorité des pharmaciens qui récusent cette démarche et vont jusqu'à tenir des réunions pour débattre de cette situation et décider de la voie à suivre. Dans un écrit adressé hier à notre rédaction, le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) a dénoncé cet état de fait et ne manque pas de pointer un doigt accusateur en direction de ceux qualifiés “d'instance illégale” qui existerait, selon le syndicat, “à des fins électoralistes”. Dans sa nouvelle formule, la convention instaure la dédomiciliation qui, selon le Snapo, apporte un avantage certain aux assurés et leur permet de s'adresser à la pharmacie de leur choix, tout en gardant l'avantage de bénéficier du tiers payant au niveau de toutes les pharmacies conventionnées dépendant d'un même centre de payement. La dédomiciliation permettra, par ailleurs, de mettre fin à une situation de monopole qui constitue, de l'avis du syndicat, “un détournement indirect des fonds de la Sécurité sociale” et ce, au détriment de la sécurité sociale des assurés et du reste des pharmaciens. La nouvelle mouture prévoit aussi le traitement des dossiers à partir de support magnétique, entraînant par ce moyen une accélération de la liquidation des factures déposées par les pharmaciens avec une répercussion directe sur les délais de paiement. Il est question également d'introduire des garanties de paiement consistant à avancer au pharmacien 90% du montant du bordereau déposé et ce, en cas de retard dépassant le délai réglementaire de un mois, fixé par le décret portant conventionnement. En dernier lieu, la convention prévoit l'étude et le règlement de tout problème (litige, rejet, retard de paiement…) qui oppose le pharmacien conventionné à la Cnas dans le cadre de commissions mixtes locales et nationales. En parallèle, pour ne pas dire en contrepartie, la Cnas souhaite un engagement de la part du pharmacien conventionné en faveur du médicament générique et sollicite son aide pour la lutte contre l'utilisation frauduleuse ou abusive de la carte du tiers payant. Le Snapo ne comprend pas que certains pharmaciens puissent s'opposer à un tel changement positif et s'indignent que “certaines personnes usent de moyens machiavéliques pour induire les pharmaciens en erreur, tout en puisant dans le mensonge et la désinformation”. N. S.