L'acharnement du mouvement dit de “redressement” à tenir un congrès au nom du FLN met le parti en état d'alerte maximum. Hier, le secrétaire général de la formation majoritaire, Ali Benflis, a réuni les secrétaires généraux des mouhafedhs des quarante-huit wilayas au siège national du parti à Alger (Hydra) pour les préparer à l'éventualité d'une riposte en cas de la tenue de ce congrès. “Il faut se préparer à toutes les éventualités et à tous les scénarios pour riposter aux chargés de mission commandités par le Président-candidat en personne pour casser votre parti”, a martelé le patron du FLN devant une assistance entièrement acquise à son discours. “Attendons de voir jusqu'où ils peuvent aller dans leur bêtise pour ajuster notre réplique qui sera à la mesure et en fonction de leur attitude”, a-t-il souligné. Le leader du FLN qui n'a pas donné d'orientation précise sur les actions concrètes à entreprendre, recommandera, en revanche, aux responsables des mouhafadhas, aux membres du bureau politique (BP) et aux ex-ministres participant à la rencontre de demeurer vigilants et prêts à défendre leur parti. Le caractère illégal du congrès du mouvement putschiste dit de “redressement”, piloté par Abdelaziz Belkhadem, le ministre des Affaires étrangères, a été par ailleurs explicité par le chef de file du parti de la majorité : “Si congrès il y a, il sera sans fondement juridique puisqu'il s'inscrit d'ores et déjà dans l'illégalité”, a-t-il martelé tout en affirmant “qu'ils se réfèrent au VIIIe congrès ou au VIIe, ils n'ont aucune chance de tenir un congrès ou une quelconque rencontre au nom de votre parti, le FLN”. Plus précis, Ali Benflis expliquera : “Le secrétaire général du parti bénéficie du soutien ferme et sans équivoque du comité central (CC) dans ses deux composantes, celle du VIIe et celle du VIIIe congrès et les formulaires d'engagement dûment légalisés par les membres du comité central issus du VIIe congrès, au nombre de 164 sur un total de 243, ont été authentifiés par un huissier de justice”. De même que selon les statuts du VIIe congrès, auxquels se réfèrent les “redresseurs”, la prérogative de la convocation d'un congrès est du seul et exclusif ressort du secrétaire général du parti, à son initiative personnelle ou à la demande des deux tiers du CC. De plus, si congrès, il y a, il n'échoira qu'au secrétaire général du parti de procéder à sa séance d'ouverture. Comment feront donc les “redresseurs” pour imposer leur congrès face à ces obstacles juridiques et devant le soutien de l'ensemble des instances du parti à Ali Benflis ? Toute la question est la. Toujours est-il, selon des participants à la rencontre d'hier, beaucoup d'entre eux se sont demandés “combien faut-il mobiliser de policiers, 2 000 ou 3 000 pour protéger la rencontre d'une centaine de personnes non politiquement identifiés ?” D'autres intervenants se sont également demandés ironiquement à quel titre les “redresseurs” tiendront-ils leur congrès ? Et si le ministère de l'Intérieur autoriserait dans ces conditions d'illégalité la tenue de ce congrès ? N. M.