Selon un responsable du parti, le Conseil d'Etat siégera, aujourd'hui, pour traiter de l'appel du FLN. Au moment où le mouvement de “redressement” s'apprête à tenir le week-end prochain son congrès ou sa conférence nationale — ses animateurs n'ayant pas encore tranché la forme de la rencontre — Ali Benflis a réuni, hier, l'exécutif de son parti pour faire le point sur la situation découlant de la décision de la chambre administrative de la cour d'Alger. Mais ce n'est pas tout. Le FLN, qui compte porter son candidat à la magistrature suprême, semble tourner résolument vers la préparation des élections. Ali Benflis peaufine son dispositif électoral pour qu'il n'y ait point de chevauchement entre les différentes structures déjà mises en place, celles qui seront installées dans les prochains jours et les structures du parti. Il s'agit de trouver une méthode qui permettra un fonctionnement “harmonieux, efficace et complémentaire” entre les activités du FLN en tant que telles, celles du forum du mouvement associatif, de la coordination nationale des comités de soutien à la candidature de Ali Benflis, des organisations socioprofessionnelles et les permanences électorales. Par ailleurs, le bureau politique a procédé à la création d'une cellule pour dégager les représentants du candidat au niveau de chaque wilaya et ce, en concertation avec les secrétaires généraux des mouhafadhas. L'exécutif du FLN, qui a eu à évaluer le dossier de candidature de Ali Benflis, a fait le point sur la décision de justice prononcée par la chambre administrative de la cour d'Alger contre la direction nationale issue du VIIIe congrès tenu en mars dernier. Selon un responsable de la formation de l'ancien Chef du gouvernement, le Conseil d'Etat, qui a rendu un arrêt en octobre 2003 tranchant l'incompétence de toute juridiction administrative de statuer sur les litiges internes aux partis politiques, devrait étudier, aujourd'hui, l'appel introduit par le FLN qui a porté sur deux volets. Le premier a trait au report de l'application de la décision de l'invalidation du VIIIe congrès, le gel des avoirs et des activités du parti et le second à l'affaire opposant celui-ci au mouvement de “redressement", dirigé par Abdelaziz Belkhadem pour le compte du Président-candidat, Abdelaziz Bouteflika. Lors de cette réunion, Ali Benflis a donné des explications sur la démarche entreprise par le groupe “des dix plus un” constitué essentiellement de candidats déclarés ou potentiels à la prochaine élection présidentielle. Ces derniers, d'ailleurs, se rendront au siège national du parti à Hydra pour témoigner leur solidarité au FLN. Ils y tiendront également leur réunion. L'activité de l'exécutif de la formation de l'ancien Chef du gouvernement limogé par le président de la République après lui avoir signifié son refus catégorique de mettre le FLN au service de sa candidature pour un second mandat, intervient au moment où “les redresseurs” se préparent à tenir leur “congrès ou leur conférence nationale”, jeudi, à l'hôtel El-Aurassi. La réunion du bureau politique s'inscrit visiblement dans le même cadre de mobilisation de la base militante du parti qui ne cesse de dénoncer les manœuvres des “redresseurs” qui, selon elle, agissent dans l'illégalité et l'illégitimité les plus totales. Un indice qui annonce déjà que le rendez-vous d'El-Aurassi risque de ne pas avoir lieu, pour la simple raison que les militants de la formation de Ali Benflis comptent contester. Des manifestations seraient prévues pour dénoncer Abdelaziz Belkhadem et ses collaborateurs. S. R.