Tous ensemble pour la victoire”, peut-on lire sur une mascotte exhibée fièrement dans le hall de l'aéroport international Carthage de Tunis. Un leitmotiv symbolisant clairement la volonté des tunisiens de relever le défi de l'organisation de la CAN 2004, une décennie exactement, après avoir réussi le pari de l'édition 1994. Cependant, ce slogan peut, en fait, paraître réducteur se limitant juste à exhorter les éléments de la formation tunisienne à triompher sur ses terres, mais notre interlocuteur, M. Laroussi Mounir, membre du comité d'organisation de la Coupe d'Afrique (Cocan), venu jusqu'à l'aéroport, pour accueillir les délégations étrangères et les journalistes, nous interrompe tout de suite : “Non, l'ambition des tunisiens est beaucoup plus vaste, beaucoup plus grande. Il s'agit, pour nous, surtout, de prouver à la face du monde que la Tunisie est capable d'organiser de grands évènements sportifs. La réussite de la CAN 2004, nous servira certainement d'atout majeur, pour notre candidature au Mondial 2010”, soutient mordicus M. Laroussi. En effet, candidat pour le Mondial 2010, les tunisiens entendent bien convaincre les plus réticents, notamment les décideurs de la Fifa, à quelques mois du vote décisif, que leur pays mérite d'accueillir le ghota du monde et cela passe par une CAN à la hauteur des espérances. “Vous savez, nous sommes sûrs qu'après la CAN, tout le monde dira pourquoi pas la Tunisie”, enchaîne notre “serviteur” sur un ton convaincu. Conscient donc de cet enjeu capital, les tunisiens n'ont pas lésiné sur les moyens pour mettre en place les meilleures conditions possibles pour le déroulement de cet événement majeur en Afrique. Rien n'est laissé au hasard ! Cela va de cette puce téléphonique que vous pouvez acquérir ou louer d'emblée à l'aéroport, symbole d'un réseau de communication très développé, aux différents guides servis gratuitement qui vous renseigne sur le moindre détail sur la CAN et la Tunisie en général. Des moyens colossaux de transport sont mis à la disposition des délégations pour faciliter le mouvement, notamment des équipes. Côté hébergement, des infrastructures hôtelières, existant dans les six villes choisies pour cette compétition, sont de nature à satisfaire les plus exigeants. Il n'y a qu'à s'enquérir de la santé du tourisme tunisien pour s'en rendre compte. Les complexes touristiques, il y en à satiété. Pour les stades, le bijoux de Radès incarne magnifiquement l'ambition des autorités tunisiennes d'atteindre le standing mondial. Ce complexe, qui abritera la cérémonie d'ouverture dont on dit qu'elle sera grandiose, est manifestement un régal pour les footeux. Les autres enceintes footballistiques situées à Tunis, Monastir, Sousse, Sfax et Bizerte ont toutes été rénovées ou réhabilitées à l'approche de la coupe d'Afrique pour faire taire les critiques. Même le travail des médias est facilité dans la mesure où des centres de presse, équipés des meilleures commodités, sont installés dans les stades. Hier, les journalistes de Liberté et d'El-Heddaf, les premiers à retirer leurs badges au siège du Cocan, ont pu le faire en un tour de main, loin de toute bureaucratie, alors qu'il n'y a pas si longtemps, il fallait attendre des heures pour avoir le visa pour la couverture de la CAN. C'est dire que rien n'est laissé au hasard. “Nous avons fait du bon boulot, et aujourd'hui, nous pouvons dire que la Tunisie est prête à accueillir ses hôtes pour la CAN”, rassure le président du Cocan, M. Salim Chiboub qui parie déjà que cette 25e édition sera de loin la meilleure. “Personne ne peut nier que cette CAN peut servir d'atout indéniable pour le mondial 2010”, renchéri-t-il. Pour prendre tout le monde à témoins, les organisateurs ont convié à la grande fête africaine des personnalités mondial à la réputation bien établie et au pouvoir d'influence certain. Blatter, Beckanbaeur, Platini, Pelé, Zidane, Ronaldo, des membres influents de la FIFA de l'UAF sont invités pour découvrir “la terre de sérénité.” En tout état de cause, la CAN 2004 fait l'objet de toutes les discussions, ici, à Tunis. L'engouement pour cet événement sera certainement d'un apport considérable pour sa réussite, car il est vrai que le football sans public vire rapidement au navet. À titre d'exemple, les organisateurs nous ont confié que presque tous les billets pour le match d'ouverture Tunisie-RD Congo ont été vendus, et le peu qui reste s'arrache au marché parallèle. Le coup d'envoi prévu pour samedi prochain s'annonce coloré. S. B.