Les Etats-Unis ont positionné près des côtes de la Corée du Sud un destroyer capable d'intercepter des missiles, nouveau déploiement rendu public par Washington, qui veut ainsi souligner son soutien à Séoul face aux menaces de Pyongyang. L'USS Fitzgerald, qui venait de prendre part à des manœuvres militaires, a été envoyé au sud-ouest de la péninsule au lieu de rentrer vers son port d'attache au Japon, a indiqué un responsable américain lundi, sous le couvert de l'anonymat. Ce déploiement, une initiative “de prudence", permet d'offrir “plus d'options en matière de défense antimissiles si cela devenait nécessaire", a ajouté cette source. Plus tôt lundi, les Etats-Unis avaient annoncé avoir déployé des avions de chasse furtifs F-22 dans le cadre des manœuvres américano-sud-coréennes qui se déroulent actuellement comme tous les ans, mais sur fond de très vives tensions cette fois. Deux F-22 Raptor sont ainsi arrivés dimanche en Corée du Sud pour participer aux exercices annuels “Foal Eagle", qui doivent durer jusqu'au 30 avril. Par ailleurs, la Corée du Nord a annoncé hier son intention de redémarrer un réacteur nucléaire arrêté en 2007, et laissé entendre qu'elle pourrait reprendre l'enrichissement d'uranium à des fins militaires, dans un contexte extrêmement tendu avec la Corée du Sud et les Etats-Unis. La Corée du Nord a précisé qu'elle “réaménageait et redémarrait" toutes les installations de son complexe nucléaire de Yongbyon, dont un site d'enrichissement d'uranium et un réacteur de cinq mégawatts. Ce réacteur était la seule source de plutonium pour le programme nucléaire militaire du Nord, qui en disposerait encore suffisamment pour produire entre quatre et huit bombes. Cette décision est conforme à la volonté de Pyongyang de “renforcer (son) arsenal nucléaire à la fois en qualité et en quantité" et nécessaire à la résolution de “graves" pénuries d'électricité, selon un porte-parole du programme d'énergie nucléaire nord-coréen cité par l'agence de presse officielle du régime communiste KCNA. Puissance nucléaire militaire depuis son premier essai en 2006, la Corée du Nord avait accepté en 2007 d'interrompre ses activités atomiques en échange d'une aide économique et de garanties de sécurité. R. I./Agences