La connexion internet en Algérie reste catastrophique. L'Algérien peine à se connecter et à naviguer convenablement. Que ce soit une connexion à domicile ou sur le lieu de travail, il est très rare de bénéficier d'une bonne connexion. Coupures, incidents, lenteurs, le réseau est loin de satisfaire le commun des citoyens et certains n'hésitent pas à affirmer que nous n'avons pas d'internet en Algérie. Le débit proposé aux Algériens reste encore faible. 82,7% d'internautes bénéficient d'une connexion ADSL, soit du haut débit, mais il n'y a pas de quoi de s'enthousiasmer, puisque la moyenne des modems ne dépasse par le 1 Mo. En encore ils ne sont que 34,7% à atteindre ce débit, et 30,9% à bénéficier d'un débit de 512 kbits/seconde. Les différents usagers auxquels nous nous sommes adressés confirment ce constat. Pour Hamid, enseignant, il y a aucune différence, à part le prix, entre une connexion 512 et 1 méga. “J'avais pris une connexion à 1 méga croyant que cela offrait un meilleur débit. Mais après je l'ai regrettait. Je n'avais pas mieux que ceux qui avaient celle à 512", déplore-t-il. En plus de la médiocrité du débit, les usagers pointe du doigt les prestations de service d'Algérie Télécom. Hamid précise qu'il est vain de vouloir faire des réclamations. “Joindre le numéro 100, censé répondre aux doléances, relève du miracle", explique-t-il. Un autre usager d'insurge contre le fait de payer la facture même quand le service n'est pas fourni. Il souligne : “Il m'est arrivé de rester toute une semaine sans connexion. Mais quand je l'ai signalé au moment de payer ma facture, le préposé au guichet m'a signifié que rien n'est prévu dans ces cas-là. Par contre, la coupure pour n'ont payement se fait automatiquement. Pour couper, l'automatisme existe». La connexion internet haut débit est encore loin de ce qu'elle devrait être. L'Algérie en dépit de tous les efforts consentis pour le développement du secteur reste loin des standards internationaux en matière d'accès aux TIC, d'une manière générale. L'accès à la téléphonie fixe, primordial pour l'accès à internet, est toujours problématique pour celui qui n'a pas de ligne. L'opérateur historique Algérie Télécom peine à satisfaire la demande des Algériens en matière de téléphonie fixe. De nombreux quartiers de la capitale ne sont pas reliés au réseau fixe. Dans les petites villes et les campagnes, la situation est catastrophique : Algérie Télécom y est quasiment absente. Seuls les opérateurs mobiles permettent à la population de rester en contact avec le monde extérieur. Ces exclus de la téléphonie fixe se rabattent souvent sur les clés internet proposées par les opérateurs téléphoniques mobiles. Là aussi la déception est grande. La qualité laisse à désirer. Pour un ingénieur en télécommunication, ces clés ne peuvent offrir un meilleur service. “Quel que soit l'opérateur, la clé n'est qu'un récepteur qui utilise un réseau 2G", explique-t-il. Selon lui, seul façon d'améliorer le débit et la vitesse de la connexion est de passer à un réseau 3G. En somme, ce qui ralentit sensiblement le développement des TIC en Algérie reste, indéniablement, le déploiement de la téléphonie de 3e génération (3G). Pourtant cette technologie est devenue obsolète ailleurs dans le monde puisqu'on parle, actuellement, de la 4 G et de LTE. De nombreux spécialistes regrettent le fait de n'être pas passé directement à la 4G. Selon l'un d'eux, cela aurait fait l'économie d'un double investissement pour les opérateurs et cela aurait aussi permis de profiter des avantages de la 4G, à savoir la stabilité dans le débit, ce que n'offre pas la 3G. Le retard pris dans le lancement de cette nouvelle technologie risque de compromettre même les efforts et les quelques avancées enregistrées jusque-là dans le secteur, jugent ce spécialiste. L'évolution continue et vertigineuse des TIC dans le monde fait que ce retard persistera encore. S. S.