Dans le cadre de la célébration du 33e anniversaire du Printemps berbère (20 avril 1980), la direction de la Maison de la culture de Tizi Ouzou, avec le concours de l'APW et des communes de la wilaya, organise une quinzaine culturelle. Des festivités qui seront également marquées par des expositions d'objets traditionnels, des conférences, un hommage à Jean Amrouche, poète, essayiste et journaliste littéraire et à Si Amer Bensaid Boulifa, l'un des précurseurs de l'écriture en tamazight. Hier, à l'ouverture des activités, il a été projeté un film documentaire chronologique sur l'enseignement de tamazight intitulé “Tamazight di lakul" de Kaissa Aït Haddad. Il s'agit d'un film qui revient notamment sur le boycott scolaire de 1994, en Kabylie et sur l'intégration de cette langue à l'école, soulevant toutefois la problématique de la transcription du tamazight qui devrait se faire en écriture latine, selon Youcef Merahi, du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) qui est intervenu dans le documentaire, car, selon lui, “ni le caractère tifinagh ni le caractère arabe, ne peuvent prendre en charge l'écriture du tamazight. Il s'agit d'un choix pragmatique", a-t-il soutenu. Demain, un hommage sera rendu à Jean Amrouche. A travers cet hommage, c'est sans doute l'épopée de toute une famille, les Amrouche, qui sera évoquée, en attendant la restitution de leur demeure en ruine et qui attend une réhabilitation. La figure de cet homme est encore méconnue de la nouvelle génération, car absent des manuels scolaires. L'autre évocation, prévue lundi 22 avril, sera un hommage à Si Amer Boulifa. Natif du village Adni, commune d'Irdjen à Larbâa Nath Irathen, il serait né en 1861. Il fut l'un des premiers à élaborer des méthodes d'enseignement de la langue amazighe, en publiant les deux ouvrages intitulés Une première année de la langue kabyle et Méthodes de langue kabyle. En sociologie, Si Amer Boulifa est également l'auteur d'ouvrages dans lesquels il explique la hiérarchie dans l'organisation sociétale en kabylie. Cette quinzaine culturelle, coïncidant avec la poursuite des festivités du cinquantenaire de l'indépendance, marquera aussi le lancement du mois du patrimoine (du 18 avril au 18 mai). Il sera placé cette année sous le thème de la “résistance", soulignant “à travers les pans du patrimoine matériel et immatériel, les éléments reflétant la résistance du peuple algérien contre le colonialisme, ainsi que ses luttes menées depuis l'antiquité". Par ailleurs, il est à signaler que le programme initié par la Maison de la culture à l'occasion du 20 Avril touchera la majorité des communes de Tizi Ouzou. Au rendez-vous avec le 20 Avril, la Kabylie s'apprête également à rendre hommage aux martyrs du Printemps noir de 2001. Un double anniversaire, et une date, celle d'avril 2001, marquée par l'assassinat de 127 jeunes. Une autre page de l'histoire qu'il ne faudra par occulter. C'est pourquoi, des associations culturelles à Tizi Ouzou s'apprêtent à fêter elles aussi ce double anniversaire dans toute sa dimension par des manifestations culturelles et des recueillements sur les tombes de ces martyrs. K T Nom Adresse email