Le directeur du Laboratoire de valorisation des énergies fossiles de l'ENP plaide pour le développement d'un modèle énergétique durable. Mais cela reste tributaire de l'éradication du gaspillage de l'énergie sous toutes ses formes. Il est de tradition pour le laboratoire de valorisation des énergies fossiles dirigé par le Pr Chems Eddine Chitour à l'Ecole polytechnique d'organiser chaque année une journée sur l'énergie à l'occasion de la célébration de Youm El-Ilm (Journée de la science). Pour cette année, le conseil scientifique a retenu le thème : “Développement durable de l'Algérie : une feuille de route à 2030". Cette 17e Journée de l'énergie, qui s'est tenue hier au siège de Sonatrach à Alger, a été rehaussée par la présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui, dans une brève allocution, s'est félicité de la prise de conscience qui est en train de s'élargir sur cette question du développement durable. “Cette prise de conscience est aujourd'hui là, et j'espère qu'elle permettra à tous de revaloriser nos connaissances d'abord et que les jeunes créent leur dynamique et se lancent dans cette grande aventure qui est celle de la double révolution verte", a-t-il indiqué. Selon, lui, cette révolution doublement verte consiste à trouver l'équilibre entre la rentabilité et la préservation des ressources et cela demande énormément de connaissances à partager par tous les acteurs du petit au grand. Pour le Pr Chitour, la feuille de route doit s'inscrire dans la durée, ajoutant que les réserves de pétrole sont en déclin. Nous produisons plus de pétrole que nous n'en découvrons. Par ailleurs, le professeur Chitour met en garde contre le mauvais signal donné aux citoyens en leur faisant miroiter une nouvelle manne, à savoir le gaz de schiste. Ce serait là une erreur, plaide-t-il. Le directeur du Laboratoire de valorisation des énergies fossiles de l'ENP plaide pour le développement d'un modèle énergétique durable. Mais cela reste tributaire de l'éradication du gaspillage de l'énergie sous toutes ses formes, mettre fin à la consommation abusive de carburant pour stopper la pollution qu'elle engendre, en finir avec la politique énergétique du pays qui ne se base pas sur les prix de revient réels, mettre fin au pompage frénétique des ressources fossiles et enfin se pencher sur la formation des jeunes qui empêche l'Algérie d'aller vers le développement durable. Par ailleurs, durant les décennies à venir, la sécurité alimentaire continuera à être et deviendra de plus en plus synonyme de souveraineté alimentaire et donc de souveraineté nationale. Pour concrétiser cette sécurité alimentaire, il faudra continuer à accroître la production agricole en améliorant constamment les rendements pour faire face aux besoins d'une population qui dépassera les 50 millions d'individus à moyen terme. Or, selon le résumé de la présentation de Fouad Chehat, directeur général de l'INRA, l'agriculture intensive est grosse consommatrice de ressources naturelles non renouvelables. Cela signifie que l'intensification de la production ne peut se concevoir de manière classique par le simple appel à plus de fertilisants chimiques, à plus de produits phytosanitaires, de machines et d'énergie. Une telle approche conduirait inévitablement à l'impasse. Il s'agit donc de produire plus mais en produisant mieux. Le développement durable, un défi que devra relever l'Algérie si elle veut continuer à exister. Pour ce faire, il faut développer nos capacités de production dans tous les domaines économiques et améliorer les services publics et sociaux pour gagner la confiance du citoyen. Tous les secteurs sont concernés à des degrés divers dans une stratégie d'ensemble visant à sortir de l'addiction aux hydrocarbures. Afin d'y parvenir, des états généraux de l'énergie, de l'eau, de l'environnement, de la sécurité alimentaire qui pérenniseront l'Algérie dans les prochaines décennies doivent sans tarder être mis en œuvre. S S Nom Adresse email