“Neruda, la voix de son peuple" est le titre de l'exposition consacrée au grand poète chilien, Pablo Neruda, au musée national des Beaux-arts d'Alger, du 28 mars au 4 mai 2013, dans la salle des Bronzes. Né en 1904, il publie “Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée" à l'âge de vingt ans. A 27 ans il est nommé consul du Chili en Birmanie, puis la diplomatie le mènera à Batavia, Singapour, Buenos-Aires puis Barcelone. Il est en Espagne lorsqu'éclate la guerre civile, en 1935. Fidèle à sa position pro-républicaine, il écrit “Espagne au cœur" (1937), puis en 1948, c'est contre la dictature dans son paysqu'il se révolte. “Le chant général", son œuvre majeure, est publiée en 1950, et c'est l'ensemble de son œuvre lui vaut le prix Nobel de littérature en 1971. Neruda ne survivra pas à la mort de son ami Allende, en 1973. “Le chant général" est une immense fresque lyrique et épique du continent américain depuis les temps précolombiens jusqu'à l'histoire la plus récente. Cette fresque grandiose exalte le besoin de liberté des hommes et leur volonté de libération dans un style qui passe de la violence à l'humour, de la tendresse à la cruauté. Des générations de poètes et de chanteurs y trouveront une inspiration qui fera de la poésie de combat un genre à part entière, en Asie comme en Afrique, et aujourd'hui, en Palestine. Des objets personnels de Neruda, notamment des manuscrits, ainsi que des peintures, des gravures, des sculptures et des photographies d'artistes de plusieurs nationalités composent cette belle exposition qui se tient 40 années après la mort du fier fils du Macchu Picchu. Se déployant sur sept sections, l'exposition comprend aussi des objets divers comme des bouteilles à siphon et des figures de proue, auxquels Neruda a consacré un poète. En matière d'art, d'abord il y a un ensemble d'une vingtaine de lithographies autour du thème de la corrida intitulé “A los toros" réalisées par Pablo Picasso en collaboration avec Neruda : deux grands Pablo unis dans une œuvre commune, du peintre et du poète. Vingt-quatre plasticiens chiliens participent à cette exposition, dont José Balmes, qui fut l'ami du président Allende. L'Amérique latine est le pays où l'art et la poésie sont intimement liés au politique, et c'est ce que montrent les œuvres réalisées par les artistes de ce continent, notamment chez les Chiliens Montecino Sergio, Antúnez Nemesio, Balmes Concepcion, Barrios Gracia, Bru Roser, Omar Gatica, Carlos Hermosilla, Caldera Patricio, Cienfuego Gonzalo, CuadradoPrats, Chellew Alex, Montecinos Carlos, Nunez Guillermo, Toral Mario et Del CarrilDellia, la veuve de Neruda, qui est aussi artiste. Parmi les exposants, citons encore l'Equatorien Guyasamin Oswaldo, l'Argentin Siquieros Alfaro, maître de l'art de la fresque et fondateur de l'art sud-américain moderne, les Mexicains Jordi Boldo etRufino Tamayo, qui sondent l'âme de leur peuple et surtout de l'héritage Zapotèque, le Cubain Mario Careno qui s'inscrit lui aussi dans cet imaginaire des légendes indiennes et des histoires fantastiques qui ont bâti les mythes de l'Amérique latine moderne. La caractéristique de beaucoup de plasticiens d'Amérique du Sud est leur option pour un art engagé, pour les pauvres, les damnés de la terre. C'est sur ce continent que se situe aujourd'hui la résistance aux forces qui ont fait mal à Neruda. L'exposition comprend également des œuvres d'artistes originaires d'Iran, d'Espagne, de Tunisie, du Japon, de France, de la République sahraouie, des Pays-Bas, de Hongrie... A. E. T. Nom Adresse email