Si, une fois n'est pas coutume, le département américain a été plus au moins tendre avec le pourvoir algérien, dans son évaluation à la situation des droits de l'Homme, il n'a, pour autant, pas manqué d'accabler le secteur de la justice, en soulignant que “détention préventive prolongée demeure un problème grave". Cette disposition du code de procédures pénal algérien, faut-il rappeler, a été auparavant jugée excessive par le président de la Commission consultative de consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, selon qui, la détention provisoire toucherait “pas moins de 30% de la population carcérale globale en Algérie". Dans son nouveau rapport mondial sur les droits de l'Homme, publié vendredi dernier, le département d'Etat observe, en revanche, que “des progrès avaient été réalisés en Algérie dans les domaines de la liberté de la presse et de l'émancipation politique des femmes", et dans bien d'autres domaines des libertés. Dans sa partie consacrée à l'Algérie, ce rapport annuel qui évalue la situation de l'ensemble des pays à travers le monde, a abordé notamment les libertés civiles, les droits politiques, la lutte contre la corruption, les droits des femmes et les droits des travailleurs. Il souligne qu'en ce qui concerne la liberté de la presse, les journalistes ainsi que “les caricaturistes algériens critiquent régulièrement le gouvernement", tandis que “les partis politiques, y compris ceux de la tendance islamiste, ont accès à la presse indépendante dans laquelle ils expriment leurs opinions". Les partis d'opposition, poursuit-il, peuvent également diffuser des informations par Internet et publier des communiqués. Néanmoins, le rapport note que “les journalistes expriment leur frustration quant aux difficultés d'accéder aux informations auprès des responsables du gouvernement". En revanche, le département d'Etat signale qu'“aucun cas d'ingérence du gouvernement n'a eu lieu en matière d'édition et de publication des livres au cours de l'année 2012". Mieux, le rapport américain note que “le gouvernement algérien a mis fin à son monopole sur les médias audiovisuels en septembre 2011, et a adopté une loi autorisant les sociétés de médias privés d'accéder aux ondes de la radio et de la télévision". Ceci, quand bien même, que cette loi tarde toujours à être promulguée et que les quelques chaînes accréditées par le pouvoir sont à ce jour considérées comme des chaînes de droit étranger ! S'agissant, par ailleurs, de son évocation aux élections législatives et locales tenues l'année dernière, le département de John Kerry affirme que des dizaines de nouveaux partis ont aussi participé aux élections législatives tenues le 10 mai 2012, tandis que 500 observateurs internationaux venant, entre autres, de l'Union européenne, de la Ligue arabe, du National Democratic Institute et du Centre Carter, ont surveillé le vote et ont évalué ce processus comme étant “généralement favorable". Le rapport indique, également, que l'opposition bénéficie de la liberté d'exercer ses droits politiques, ajoutant qu'en 2012, il n'y a eu aucun cas de violence ou d'ingérence du gouvernement à l'encontre de l'opposition politique pour s'organiser ou se présenter aux élections. Sur un autre plan, le rapport d'Etat n'a pas manqué d'encenser la loi qui consacre le droit de grève en Algérie, tout comme il met en exergue les efforts consentis par l'Etat algérien pour encourager la représentation des femmes au sein des assemblées élues, à travers notamment, la promulgation de la nouvelle loi, entrée en vigueur en janvier 2012, exigeant que 30% des candidats sur les listes électorales soient des femmes. Toutefois, aucun détail n'a avancé concernant le dossier de la lutte contre la corruption, ce fléau qui a pourtant défrayé la chronique ces derniers temps avec notamment, les affaires révélées au grand jour, de Sonatrach et de l'autoroute Est-Ouest. F A Nom Adresse email