Cette opération d'envergure s'inscrit dans le cadre des mesures prises par l'Etat après l'installation des comités intersectoriels. Ouargla, mardi 23 avril. Des centaines de policiers sont déployés à travers les quatre artères de la wilaya. Le salon du recrutement dans les rangs de la police s'annonce sous toutes ses facettes. À chacun sa lecture, cet évènement, le premier depuis l'Indépendance de l'Algérie, touche huit wilayas du Sahara algérien, dont Ouargla, Tamanrasset, Adrar, Bechar, Illizi, El-Oued, Tindouf, Ghardaïa. Mais le choix est porté sur Ouargla pour donner le coup d'envoi de cette manifestation qui revêt un caractère multidimensionnel. Coïncidence ou choix avéré, les émeutes sont passées pas là. Plutôt, tout est parti de cette wilaya du Grand-Sud. Ouargla, véritable poumon de l'économie nationale, qui accueille cette première de la DGSN. Une première qui marque un cap exceptionnel dans le monde de l'emploi et qui donne un avant-goût, voir un exemple, à d'autres entreprises et institutions de l'Etat qui devraient, elles aussi, ouvrir de nouveaux horizons aux jeunes de cette région tant délaissée par le pouvoir central. À 7h du matin, soit 4 heures avant l'ouverture des portes, un millier de jeunes, munis de CV, occupent déjà la devanture de la Maison de la culture qui abrite l'évènement. Il est 8h, on annonce l'arrivée du patron de la DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, à Ouargla. Celui-ci devra d'abord sillonner quatre points et inaugurer plusieurs infrastructures de la Sûreté nationale. Il visitera, entre autres, les sites de la daïra de Khouiled, inaugurera les logements de fonction, le siège de la sûreté de daïra et le celibaturium, avant de se rendre à Ouargla pour inaugurer aussi de nouvelles infrastructures. Avec un agenda chargé, Hamel a programmé une rencontre des cadres régionaux du Sud-Ouest pour jauger les élites et prendre la température. 9h passées, les jeunes Ouarglis arrivent en masse. C'est la bousculade. Tout autour, un impressionnant dispositif de sécurité est mobilisé pour cette opération. L'esplanade de la Maison de la culture est inondée de monde. Trois ateliers, opérationnels depuis 9h30, commencent à recueillir les premières candidatures. Des officiers chargés de collecter les dossiers expliquent aux candidats les conditions de recrutement aux rangs de la police. En qualité d'officiers, de sous-officiers et de personnels civils assimilés, seul le CV est exigé, avec en appoint l'engagement de compléter le dossier une fois recruté. Un point de presse est organisé pour les médias locaux et ceux qui se sont déplacés d'Alger. M. Hamel déclare que l'opération s'inscrit en droite ligne de la politique de proximité de la DGSN. “Nous avons répondu à l'appel des jeunes du Grand-Sud. Ces jeunes étaient impatients et ont perdu tout espoir de voir les promesses concrétisées. La DGSN n'a fait que concrétiser ce vœu de ces candidats pour lancer cette opération de recrutement de 2 020 jeunes à Ouargla." Au total, ce sont 6 180 postes d'emploi qui sont dédiés aux huit wilayas du Sud. Dans certaines wilayas, la formation sera assurée sur place. “Nous espérons que cette opération sera récurrente. Nos objectifs seront atteints dans peu de temps, surtout qu'une école de formation est en cours de réalisation à Tamanrasset, alors que l'ouverture des plis aura lieu cette semaine pour construire un centre régional de formation à Ouargla." Révélant que la DGSN a eu des contacts fructueux avec les jeunes du Sud, M. Hamel estime que “l'engouement à ce salon de recrutement dénote de l'intérêt des jeunes à vouloir s'engager dans les rangs de la police". La veille de l'évènement, le directeur des ressources humaines, le lieutenant-colonel Mohamed Benaired, et le directeur de la communication à la DGSN, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, ont révélé que cette approche soulagerait à bien des égards les jeunes du Grand-Sud. En effet, il faut savoir qu'un déplacement vers Alger, pour se faire recruter, coûte la bagatelle de 50 000 à 60 000 DA, sans compter les aléas inhérents à la proximité. Suite à quoi, après les portes ouvertes de Ghardaïa, il a été décidé d'organiser des rencontres et des salons régionaux pour aller vers les potentialités humaines que recèlent les wilayas du Sud. Mieux, ces potentialités permettraient à la DGSN d'avoir des cadres et des policiers natifs du Sud qui connaissent la sociologie et les reliefs de la région. L'opération de recrutement lancée à travers les huit wilayas, les jeunes Ouarglis ne décolèrent pas pour autant. En effet, même si ces milliers d'emplois ouvrent de nouveaux horizons, le Sud algérien aspire à d'autres aspects du développement, dont le cadre de vie et le logement. Du reste, les Ouarglis, comme toutes ces âmes qui peuplent le désert algérien, mettent au défi l'administration centrale, les walis, les élus et la société civile afin de mettre fin à la mal-vie qui caractérise leur quotidien. F. B. Nom Adresse email
