Clôture des inscriptions pour le scrutin présidentiel de juin en Iran. En tout, 686 personnes, dont 30 femmes. Plus sérieusement, le duel ne devra concerner qu'Akbar Hachemi Rafsandjani, soutenu par les réformateurs, et le favori du camp gouvernemental, Esfandiar Rahim Mashaïe, tandis que les conservateurs insistaient sur la nécessaire victoire du “courant de la révolution". Les grands journaux réformateurs, “Etemad", “Arman", “Shargh", “Aftab" et “Bahar", présentent l'ancien président de la République, Rafsandjani, comme le “sauveur". L'Iran est en effet confronté à une situation particulière. Il y a d'abord la question économique et la vie quotidienne des gens. Ensuite, la question nucléaire et les multiples embargos imposés par l'Occident. Les réformateurs qui n'ont pas de candidats en propre, contrairement au scrutin précédent arraché par la force et dans la violence, par Ahmadinejad et ses pasdarans, la police des mœurs, ont annoncé donner leurs voix à Rafsandjani, un vieux routier du système khomeyniste, qui a promis de remettre l'Iran sur la scène internationale. Après avoir promis de régler l'étouffante question des sanctions, Rafsandjani a obtenu le soutien du Conseil consultatif des réformateurs. Il se prévaut du soutien d'une grande partie des conservateurs “inquiets pour l'avenir du pays". Face à lui, les journaux gouvernementaux se rangent derrière le proche collaborateur de Mahmoud Ahmadinejad, Esfandiar Rahim Mashaïe, qui a promis de “poursuivre le chemin" emprunté par le président sortant. “Vive le printemps" est leur slogan de campagne, un clin d'œil ou un pied de nez aux “printemps arabes" ? Pour les puristes du khomeynisme, l'élection ne doit pas se réduire à un duel de personnes. L'important est que le “courant de la révolution islamiste" batte le “déviationniste" (Mashaïe) et la “sédition" (Rafsandjani), formant tous les deux un courant hostile aux valeurs originelles de la révolution islamique défendues par son guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Leur candidat n'est autre que Saïd Jalili, le chef des négociateurs nucléaires. Quadragénaire, celui-ci est depuis 2007 le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale et compte, outre le soutien de Khamenei, rassembler derrière lui les électeurs traditionnels de la révolution islamiste, d'autant qu'il est connu pour sa fermeté dans les discussions avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne). En plus, c'est un vétéran de la guerre Iran-Irak (1980-1988), qui a perdu une partie de sa jambe droite en 1986. Ahmadinejad, qui a eu des relations difficiles avec le guide suprême et le Parlement, ne peut pas briguer un troisième mandat successif selon la Constitution. D. B. Nom Adresse email