Mustapha Cherchali, Zohra Drif-Bitat, Lamine Khane, Ali Haroun, Mustapha Blidi, même Omar Boudaoud, malgré son état de santé, et bien d'autres moudjahidine n'ont pas raté la rencontre organisée par l'association Machaâl Echahid au Forum de la mémoire El Moudjahid pour apporter leurs témoignages sur les mérites de la branche propagande et information du FLN. Ce fut hier une occasion de retrouver deux anciens organisateurs de cette cellule, à savoir Boualem Oussedik et Ahmed Abdellaoui, dit Toufik, qui se chargèrent au sein de la Wilaya IV d'assumer cette mission, loin d'être facile comme le dira d'entrée ce dernier : “Le travail de presse que nous faisions n'était pas évident en ces temps où la méfiance était de rigueur, d'autant que les services français déployaient de gros moyens pour fausser et ternir l'image de nos valeureux combattants en leur attribuant les qualificatifs les plus abjects. Avec Boualem Oussedik, qui était notre responsable au niveau de la Wilaya IV, nous réussîmes à créer un groupe pour non seulement contrecarrer cette propagande ennemie mais aussi expliquer et remonter le moral du peuple en l'informant de nos victoires et des pertes de l'armée coloniale." Pour sa part, Boualem Oussedik raconte dans un verbe simple mais émouvant le geste héroïque de cet infirmier dans la région de Palestro (Lakhdaria) qui, en dépit de l'ordre reçu de ne pas rester à l'infirmerie, préféra rester sur place. Il est mort en défendant ses blessés. En lisant l'ordre découvert dans la poche du martyr, un des soldats ennemis dira : “C'est un soldat unique !", en admiration devant le sacrifice de ce dernier. Dans une deuxième anecdote, il relèvera le courage de ce moudjahid rescapé d'une embuscade tendue par l'armée ennemie alors qu'il transportait en compagnie de son camarade un chargement à dos de mulet et dans lequel était dissimulé un message de liaison. Alors que son comgnon est mort, le rescapé réussira à sauver le document contenant des informations importantes. Le Dr Lamine Khane, ancien ministre et ancien responsable de la Wilaya IV avant de partir pour la Wilaya II, rendra, de son côté, un vibrant hommage à toute la famille Oussedik. Abondant dans ce sens, la sénatrice Zohra Drif-Bitat, connue, entre autres actions, pour avoir déposé la bombe du Milk Bar à Alger en septembre 1956, se souvient de ce bel homme venu l'aborder dans un français parfait et lui demander si elle était bien Zohra Drif. “Je pensais que c'était un Français, mais il s'est présenté comme se nommant Boualem Oussedik. J'appris à ce moment qu'il était le frère de Saliha, une camarade de classe ; il me parla du mouvement estudiantin avant d'aborder la question de la Révolution et toutes ces réunions tenues par les jeunes étudiants à ce sujet. De fil en aiguille, il me propose de militer au sein du mouvement et j'ai opté pour le FLN." Mahmoud El-Bey, étudiant envoyé en Irak, se souvient, lui aussi, du travail fait par le service de la propagande et de l'information (SPI). “Comme le faisait l'administration coloniale, nous avions organisé une structure de propagande et d'information chargée de véhiculer les idées et l'objectif de la Révolution que l'ennemi voulait à tout prix déformer. Il fallait par les tracts tenir le moral du peuple que la propagande ennemie essayait de saper. En cette occasion, je rends hommage à tous les valeureux martyrs et moudjahidine qui ont œuvré dans ce sens, notamment Boualem Oussedik, Ahmed Abdellaoui, dit Toufik, Ahmed Arslane, Zemirli et autres Ahmed Teguia", dira-t-il. Ali Haroun, ancien responsable de la Fédération FLN de France, fera noter que “c'est grâce au travail de propagande que la cause algérienne s'est fait connaître au niveau international et qui a abouti aux accords d'Evian. Notre objectif n'était pas d'écraser l'armée coloniale mais d'amener cette dernière à venir négocier". Nom Adresse email