Des moudjahidine témoignent de l'important rôle du SIP (Service d'information et de la propagande) du FLN durant la Révolution armée. Selon certains d'entre eux, l'indépendance n'aurait pas été possible sans ce service. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Membre du SIP, Mahmoud El Bey affirme que le service de communication du FLN a joué un rôle très important durant la guerre de Libération nationale, notamment dans la sensibilisation du peuple et des soldats. «La mission la plus compliquée du SIP était la sensibilisation de l'opinion publique française. Il fallait lui faire comprendre qu'il s'agissait d'une guerre de Libération et non pas d'un mouvement de hors-la-loi», a-t-il expliqué hier à Alger, lors d'une conférence sur la participation des étudiants dans la propagande et l'information durant la Révolution dans la Wilaya IV. Une communication qui, selon Me Ali Haroune, a permis au monde entier de prendre conscience de la cause algérienne. «La France nous a combattus avec la mitraillette et la plume. En rejoignant la Révolution, les jeunes étudiants et lycéens algériens ont pour leur part, combattu la France avec la plume», ditil. D'ailleurs, assure-t-il «si ce n'était la plume, l'indépendance n'aurait pas été possible». Ce service a permis également à la Fédération de France du FLN d'avoir des contacts avec toutes les Wilayas. Il rappelle ainsi la période entre 1959- 1960 où il était très difficile à la Fédération de France de communiquer avec les autres Wilayas. «Grâce à ce service, nous avons pu échanger des informations sur plusieurs questions notamment l'acheminement de l'armement et le transfert d'argent», a-t-il indiqué. Il précise que les tracts et bulletins diffusés par la Fédération de France ont contribué à sensibiliser l'opinion publique française et la préparer aux accords d'Evian. S'agissant de la grève des étudiants, Me Ali Haroune a indiqué qu'elle a rapporté la preuve «déterminante» que la jeune élite algérienne a été prête à sacrifier son avenir en arrêtant les études et regagner les maquis. «Les étudiants et beaucoup de lycéens ont rejoint et participé à la grève. La preuve que l'idée de la lutte pour l'indépendance et de la récupération de la dignité du peuple algérien touchait toutes les strates du peuple et tous les âges», explique-t-il encore. Organisée par l'association Machaâl Echahid, la rencontre a été l'occasion pour rendre un vibrant hommage aux moudjahidine Boualem Oussedik et Tewfik Abdelaoui, créateurs du SIP.