Le président de la Confédération générale du patronat-BTPH (CGP-BTPH), qui se trouvait hier à Oran pour la tenue d'une rencontre regroupant certains patrons et autres promoteurs immobiliers, n'a pas hésité à dresser un bilan négatif quant à l'apport de la présence de sociétés étrangères dans notre pays. En effet, le patron de cette nouvelle confédération estime qu'il est plus que temps pour les pouvoirs publics “de faire le bilan de ces 10 dernières années de présence d'entreprises étrangères dans notre pays", et cela eu égard aux avantages dont elles ont pu bénéficier et la concurrence déloyale qui s'en est suivie pour les entreprises algériennes du BTPH. Sur ce, M. Dennouni évoque précisément certains aspects de cette concurrence déloyale, selon lui, comme “les marchés de gré à gré, les prix élevés qui leur sont accordés comparativement à ce qui est imposé aux entreprises algériennes, les soumissions avec le prix du sac de ciment indexé sur celui du marché international, absence de transfert de savoir-faire et de formation de la main-d'œuvre locale". Et l'orateur de souligner : “Tout ce qu'elles ont fait, c'est certes de réaliser des projets, mais c'est aussi d'avoir transféré de l'argent à l'étranger." Sur la question de la disponibilité des matériaux de construction, notamment la pénurie de ciment qui touche le BTPH et les travaux publics, le président de la CGP-BTPH propose que les grandes entreprises étrangères assurent leurs besoins à partir de l'importation. “Les besoins de ciment sont de l'ordre de 22 millions de tonnes alors que 18 millions seulement sont disponibles, et comme les entreprises étrangères soumissionnent en Algérie avec un sac de ciment à 450 DA, c'est-à-dire au prix du marché international, elles n'ont qu'à importer par leurs propres moyens le ciment alors que les entreprises algériennes soumissionnent avec un sac de ciment à 300 DA." Pour autant, le président de la CGP-BTPH dit n'avoir rien contre la présence des entreprises étrangères mais, à son sens, les pouvoirs publics doivent revoir le système de leur présence et de prôner le partenariat, comme préalable, d'autant que les sociétés étrangères font appel à des sous-traitants locaux, explique encore ce dernier. La formation de la main-d'œuvre en Algérie avec une liste des métiers de base pour lesquels il y a des besoins est aussi une des revendications de la confédération. L'orateur assure que les pouvoirs publics sont attentifs à leurs propositions et de ne pas manquer de rappeler que ce sont les entreprises algériennes qui assurent à 90% le programme de réalisation de logements. “Nous nous sommes mis à niveau aux normes ISO, nous nous sommes équipés... Nous sommes le premier pourvoyeur d'emplois, soit 800 000 pour 24 000 entreprises du secteur." Plus loin, M. Dennouni dira encore qu'“il faut aller vers une autre politique de l'emploi où les métiers du BTPH sont valorisés grâce à des conventions avec la formation professionnelle et la mise en place de passerelles avec l'université algérienne, c'est elle qui doit venir vers l'entrepreneur". D. L Nom Adresse email