En dépit des craintes renouvelées d'un affaiblissement de la demande mondiale du pétrole, l'Opep a décidé de reconduire son plafond de production à 30 millions de barils par jour à l'issue de sa réunion ministérielle tenue hier à Vienne (Autriche). La baisse des cours du Brent en dessous de la barre des 100 dollars depuis avril dernier sur fond de stocks pétroliers américains surabondants et l'évolution au ralenti de la demande mondiale ont été deux facteurs déterminants qui ont poussé certains membres, comme le Venezuela, à insister ces derniers jours sur la nécessité de maintenir les prix du brut au-dessus de 100 dollars le baril et de mieux respecter le plafond de production. La production réelle dépasse, en effet, le niveau officiel d'environ 700 000 barils/jour, selon l'Agence internationale de l'énergie. Toutes ces appréhensions ont été confirmées et ravivées durant la semaine dernière par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et le Fonds monétaire international (FMI). L'OCDE a, à ce propos, abaissé ses prévisions pour la croissance mondiale du marasme persistant en Europe et les deux organismes ont confirmé la perspective d'un ralentissement de l'économie chinoise, deuxième consommateur de brut de la planète derrière les Etats-Unis. L'Opep continue à tabler sur une croissance de la demande pétrolière au 2e semestre, mais “nous allons surveiller la demande pour cette année parce que les Etats-Unis ont leurs problèmes budgétaires, la Chine est confrontée à son inflation et, bien sûr, il y les problèmes en Europe", a confié avant le début de la réunion le secrétaire général, Abdallah El-Badri. “Tout le monde s'est mis d'accord pour maintenir le niveau de production et nous continuons à surveiller le marché", a déclaré, pour sa part, le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, à la fin de la rencontre. La tendance avait penché avant cette réunion consacrée à l'examen de “la situation du marché pétrolier international et ses perspectives" pour une reconduction du plafond collectif. Le ministre iranien de l'Energie avait qualifié le niveau des prix et de la production de “logique", à l'instar du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui avait précisé récemment : “Je ne pense pas qu'il y ait de difficulté particulière. Le plafond est normal étant donné la situation du marché, qui est bien équilibré." La dirigeante de la délégation koweïtienne, Siham Abdulrazzak Razzouqi, a affirmé, elle aussi, que “l'offre et la demande sont équilibrées, les prix sont à un bon niveau". L'Opep, faut-il le souligner, pompe environ 35% de l'offre mondiale de brut. Il est à préciser que l'Arabie Saoudite avait donné le ton dès le début de la semaine en dressant un diagnostic très positif du marché pétrolier, rejoint en cela par la plupart des membres. Les cours du pétrole ont ouvert en baisse hier à New York, digérant la décision de l'Organisation de laisser inchangé son niveau de production de Brut. Lors de cette réunion, les ministres devraient, en outre, définir des critères de sélection en vue de la désignation en fin d'année d'un nouveau secrétaire général, qui succédera au Libyen Abdallah El-Badri, en poste depuis 2007. L'Arabie Saoudite, l'Iran et l'Irak sont en lice et l'organisation a échoué jusqu'ici à trancher entre leurs candidats. Faute de compromis, M. El-Badri avait été reconduit pour un an. Les trois candidats sont toujours en lice et aucun consensus en faveur de l'un d'entre eux ne se dégageait pour le moment. B K Nom Adresse email