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HOMMAGE à MESSALI Hadj
Père oublié du nationalisme algérien
Publié dans Liberté le 01 - 06 - 2013

Pour une réconciliation de l'Algérie avec son histoire en ce 39e anniversaire du décès du héros du nationalisme algérien, Messali Hadj, décédé le 3 juin 1974.
Dans l'histoire du nationalisme algérien : comment et pourquoi le père fondateur du nationalisme algérien, Messali Hadj, qui a été oublié, calomnié, effacé de l'histoire nationale pendant près de 40 ans et combattu par ses fils spirituels, alors même qu'il a été le premier leader au service de l'Algérie et de son peuple et a osé tenir tête avec courage et bravoure au colonialisme français en réclamant haut et fort “l'indépendance totale des trois pays d'Afrique du Nord, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc", en 1927, au congrès anti-impérialisme à Bruxelles (Belgique), tout en dénonçant les méfaits, les massacres, les tortures, l'injustice, la colonisation féroce pratiquée contre les peuples colonisés d'Afrique du Nord.
Aujourd'hui, beaucoup de personnalités, écrivains, chercheurs, historiens réclament l'écriture de la véritable histoire de la révolution algérienne, parmi eux le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
L'écrivain et historien Daho Djerbal a déclaré que “la véritable histoire n'est pas écrite, manque d'archives et d'ouvertures par les intéressés des documents historiques chez les autorités officielles".
Aujourd'hui, on ne parle pas assez de l'œuvre et du combat de Messali Hadj, qui a forgé une conscience nationale et formé une véritable classe politique et révolutionnaire en implantant le PPA à travers toutes les régions d'Algérie, qui devint une organisation structurée, moderne, efficace, et a réussi à attirer et faire adhérer au PPA les cadres de toutes les couches populaires, tout cela après divers tournées, réunions et meetings tenus à travers toutes les wilayas d'Algérie par Messali Hadj.
Il a hissé vers le haut une génération de jeunes militants qui deviendront des hommes politiques et révolutionnaires de talent.
Mustapha Ben Mohamed, grand militant dans le mouvement national, qui est décédé le 14 mai 2013 et enterré dans le carré des martyrs au cimetière d'El-Alia d'Alger “que Dieu ait son âme au paradis".
Dans les années 1948, Mustapha Ben Mohamed devient responsable militaire dans l'OS, bras armé du PPA, pour la région d'Alger.
Suite à la crise dans le comité central, il prend position pour Messali Hadj et déclare que le combat de Messali Hadj pour l'indépendance reste le creuset du combat organisé qui sera mené dans cette voie, et il ajoute “sans offensive de Messali Hadj et la constitution du comité de salut public dirigé par Filali A. et Mezrana, il n'y aurait pas eu de 1er novembre 1954".
Le 2 août 1936, au congrès musulman tenu au stade municipal d'Alger (Belouizdad actuellement) devant une foule immense (près de 25 000 personnes), il dénonça le jeu et le projet du gouvernement français de Violette/Blum et réclama l'indépendance totale de l'Algérie et a pris la fameuse poignée de terre en criant tout haut que “cette terre n'est pas à vendre, ni à hypothéquer, elle a ses héritiers qu'ils la défendront et l'Etoile Nord-Africaine est là".
Le 14 juillet 1937, un grand défilé a été organisé, en tête du cortège Messali Hadj et Moussaoui Rabah et d'autres responsables avec le drapeau algérien qui a flotté pour la première fois après
107 ans d'absence.
En 1937, après les arrestations de Messali Hadj et de Lahouel Hocine, mis en prison à Barbarousse et rejoint par Moufdi Zakaria, Charafa Brahim, Mestoul Mohamed, Khelifat Ben Amar, Guenaneche Mohamed, tout de suite sont venus de France Filali Abdellah et Kahal Areski pour diriger le PPA.
Après les crimes et massacres du 8 mai 1945, Messali Hadj a décidé que le PPA tienne son congrès en 1947 à Zeddine, où a été décidé la création de l'OS (organisation paramilitaire pour préparer la révolution armée) et de briser le mur fait par le colonialisme pour internationaliser le problème algérien. En 1955, Messali Hadj a chargé Chadly Mekki d'assister au congrès des pays non alignés à Bandoeng pour remettre un mémoire au président de l'Inde, Nehru, qu'il a lu devant tous les chefs d'Etat qui ont applaudi chaleureusement le message de Messali Hadj.
C'est en 1943, à Ksar Chelala, capitale du nationalisme, que Messali Hadj reconstitue le PPA et le dote d'un nouveau comité central avec des structures et des nouvelles fédérations.
C'est à Ksar Chelala que Ferhat Abbas est venu voir Messali Hadj pour lui faire part de la création des Amis du Manifeste et il demanda l'avis de Messali Hadj pour un mémoire qu'il devait envoyer aux alliés et au gouvernement français dans lequel il réclama une République algérienne rattachée à la France, Messali Hadj refusa cette proposition et s'adressa à Ferhat Abbas en disan : “Je te fais confiance à toi pour une République algérienne associée à la France. Par contre, je ne fais pas du tout confiance à la France, car elle ne te donnera rien, elle ne cédera qu'à la force et ne donnera ce qu'on lui arrachera."
C'est à Ksar Chelala que Messali Hadj rejette le discours du gouvernement français et réclame un parlement algérien élu au suffrage universel, sans distinction ni de race ni de religion, où trouveront place sur un pied d'égalité tous les Algériens fraternellement unis et travaillant pour une Algérie libre, indépendante et démocratique.
Dès le déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954, Messali Hadj, le 4 novembre 1954, dans une déclaration qui a été faite à l'agence de presse après avoir salué la révolution, déclara : “La révolution el-moubaraka est là, il faut l'aider, la soutenir, il faut adhérer et faire en sorte que cette révolution réussisse, sans poser de questions qui a donné l'ordre."
Ensuite, il a chargé des personnalités du PPA à remettre à Krim Belkacem une grande somme d'argent et une déclaration que Krim Belkacem a écrite a été reproduite intégralement dans le journal du parti (MNA), “La Voix du Peuple".
En 1957, à la prison de la Santé, un accord a été conclu par Mohamed Maroc au nom de Messali Hadj et du MNA et Ahmed Ben Bella au nom du FLN, pour l'unité et le combat contre le colonialisme par les deux partis, FLN et MNA.
La direction extérieure du FLN a refusé cet accord (voir le livre de Mafhoud Kaddache et de Mohamed Harbi).
En même temps, en 1957, Messali Hadj lança un appel émouvant pour la cessation des luttes fratricides entre Algériens et la réconciliation nationale.
Pendant la période des négociations d'Evian en 1961, Messali Hadj a reçu l'envoyé du général de Gaulle, Bernard Tricot, pour lui demander qu'il veut négocier avec le MNA ailleurs qu'à Evian. Mesali Hadj lui a répété ses revendications, une table ronde où tous les représentants du peuple algérien avec ceux du gouvernement français négocieront, car il a dit que “l'Algérie est une et indivisible et a un seul drapeau".
Messali Hadj, en voyant les intrigues et le manège pour diviser les nationalistes, a dit à Bernard Tricot : “Vous avez commencé à négocier avec les dirigeants du FLN à Evian, continuez à négocier avec eux, je les connais et je souhaite qu'ils défendront les intérêts du peuple algérien. Quant à moi, je me retire pour ne pas porter atteinte aux négociations."
Aujourd'hui, le devoir de mémoire s'impose, car aucun peuple ne peut se passer de son histoire. Il faut une réconciliation nationale et redonner la place qui lui revient à Messali Hadj dans l'histoire de l'Algérie indépendante.
Il faut reconnaître officiellement tous les militants et moudjahidine qui ont suivi et sont restés fidèles au combat de Messali Hadj.
Nous demandons aux autorités algériennes l'agrément du PPA comme tous les autres partis politiques.
Vive l'écriture de la véritable histoire du mouvement national et de Messali Hadj et la réconciliations nationale.
A. A.
(*) Monsieur Ali Agouni, ancien compagnon de Messali Hadj
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