“Pour l'instant, notre priorité est de décortiquer et définir, en concertation avec des représentants de la classe politique, les scénarios possibles en prévision de cette échéance", a-t-il expliqué. Abderrezak Makri, qui n'invente pas une nouvelle méthode de faire la politique, préfère rester dans une position attentiste en prévision de l'élection présidentielle de 2014. Annoncé par certains cercles comme le candidat du consensus de la mouvance des Frères musulmans en Algérie, le nouveau leader du MSP préfère, présentement, “étudier les scénarios possibles" et de ne pas trop, pour l'heure, se focaliser sur la prochaine présidentielle. “C'est encore trop tôt pour parler d'une éventuelle candidature. Au MSP, cette question n'est pas à l'ordre du jour", a répondu, hier, en conférence de presse, M. Makri. Pour lui, il s'agit d'abord de préparer le terrain avant de s'engager dans la course à cette échéance qui s'annonce à la fois rude et imprévisible. “Pour l'instant, notre priorité est de décortiquer et définir, en concertation avec des représentants de la classe politique, les scénarios possibles en prévision de cette échéance", a-t-il expliqué, mettant en avant son projet d'aller vers une alliance avec le Front du changement (FC) de Abdelmajid Menasrah, ou encore son aile dissidente, tous des anciens du MSP. Officiellement, le MSP compte déjà deux alliés politiques, Ennahda et le mouvement El-Islah, les trois partis étant regroupés dans l'Alliance de l'Algérie verte, formée depuis les dernières législatives. “Il est vrai que nous projetons une alliance avec le FC, mais pour l'instant, nous travaillons pour améliorer et promouvoir l'Alliance verte que nous formons déjà avec Ennahda et El-Islah. L'autre alliance à laquelle nous appartenons et plus large, avec un total de onze partis, mais celle-ci n'est pas une alliance politique : elle concerne la mémoire et la souveraineté", explique-t-il encore. Contexte politique oblige, le chef du MSP ne pouvait pas éluder le dossier de la maladie du chef de l'Etat, notamment au lendemain de la sortie, pour le moins inattendue, de François Hollande, sur ce sujet. M. Makri, qui qualifie ce dossier “d'évènement" factuel, regrette ainsi le fait que ce soit le président de la République française qui nous parle de la maladie de notre Président. “C'est vraiment regrettable de voir le dossier de la maladie du Président s'internationaliser, et que les Algériens continuent de recevoir des Français des informations sur son état de santé", a-t-il dit, non sans faire des reproches aux autorités algériennes de manquer de transparence dans le traitement de ce dossier. “C'est vraiment un fait inhabituel que de voir un président s'exprimer sur la santé de son homologue étranger alors que notre gouvernement gère ce dossier dans l'opacité totale", s'est-t-il écrié. L'autre fait dénoncé par M. Makri est lié à l'inexistence d'un système de santé fiable dans notre pays, 50 ans après l'Indépendance ! “Si le Président s'est rendu en France pour se soigner, chose à laquelle pourrait recourir légitimement n'importe quel Algérien, c'est parce que, 50 ans après l'Indépendance on n'a pas pu construire un hôpital valable où nous pouvons être soignés. Faut-il donc faire confiance à ces gens qui nous gouvernent depuis l'Indépendance, à ces gens qui ont donc échoué ?", s'interroge-t-il. Une manière pour lui d'inciter les citoyens à revendiquer un changement. F A Nom Adresse email