La manifestation, qui a voulu marquer le renouveau de l'économie nationale, célébrer le cinquantenaire de l'Indépendance, est parue bien pâle. La 46e Foire internationale d'Alger (FIA), qui a pris fin lundi après six jours d'expositions, semble avoir satisfait l'organisateur de l'événement. Selon un premier bilan de la Safex, au moins 200 000 personnes et quelque 50 000 professionnels ont pu visiter la foire qui a regroupé 567 firmes étrangères venant d'une trentaine de pays et plus de 409 entreprises algériennes. D'après les responsables de la Safex, cette édition a atteint ses objectifs en matière d'affluence et de contacts professionnels entre les opérateurs économiques nationaux et étrangers et dont plusieurs ont pu aboutir à la conclusion de contrats de partenariat. Ils évoquent même des discussions entre opérateurs nationaux et opérateurs chinois et turcs entamées à la faveur de cette foire en vue de conclure des contrats et accords de coopération. Toujours, selon les responsables de la Safex, le ministère de l'Economie allemand a exprimé, lors de la rencontre de son représentant avec les responsables de la Safex, sa "grande satisfaction" quant au bon déroulement de cette foire. Ainsi, le ministère allemand organisera dans les prochains mois une visite de près de 100 entreprises relevant de différents secteurs notamment du BTPH pour nouer des relations d'affaires avec des entreprises algériennes et développer un partenariat "gagnant-gagnant". La journée d'affaires, organisée entre opérateurs algériens et ceux du Cameroun, invité d'honneur cette édition de la FIA, a été l'occasion pour échanger les informations sur les marchés des deux pays, discuter de la possibilité d'importer quelques matières premières et produits agricoles tels que le café du Cameroun, mais également d'exporter les produits algériens et investir dans ce pays. À cet égard, une exposition algérienne sera organisée à Douala, capitale économique du Cameroun, en novembre prochain. Au tableau gris, des exposants ont manifesté leur déception. "On a eu peu visiteurs professionnels. On a eu beaucoup de ‘touristes'". Certains nous disent : "Nous avons de l'argent, des terrains, des surfaces de stockage mais nous ne savons pas quel projet choisir. À cette allure, nous allons opter pour les salons spécialisés. C'est plus efficace", confie un représentant de la Chambre de commerce de Lorraine. Cette perception fait que la participation française à la FIA est en chute libre. La Turquie a occupé les pavillons qui étaient auparavant réservés à la France. Ce pays avec un plus grand nombre d'entreprises affiche une agressivité sur le marché algérien. Chine et Turquie tentent de détrôner la France de sa place de premier fournisseur du marché algérien. Côté algérien, la manifestation, qui a voulu marquer le renouveau de l'économie algérienne, célébrer le cinquantenaire de l'Indépendance, est parue bien pâle. Un reflet d'un pays en panne qui peine à faire redémarrer son industrie et à développer les investissements productifs au rythme des besoins du pays. Un autre phénomène risque de réduire son importance : la délocalisation des salons vers les autres grandes villes du pays : Oran, Sétif, Constantine... "Une bonne chose. Cela nous permettra de faire connaître nos produits à travers tout le territoire national", a argué la représentante du groupe privé SIM. S. S. Nom Adresse email