«Cinquante ans d'édification». C'est sous ce signe que s'ouvrira demain et jusqu'au 5 juin, au Palais des expositions des Pins maritimes, la 45e édition de la foire internationale d'Alger (FIA), marquant le cinquantenaire de l'indépendance. Au total, ce sont 36 pays, 620 firmes étrangères et 370 exposants nationaux qui sont attendus à ce rendez-vous économique, sur une superficie globale de 47 160 m2.Cette année, le salon Djazaïr Export ne sera pas organisé en marge de la FIA. Il se tiendra en octobre prochain parallèlement à la Foire de la production nationale, qui est donc de retour après trois ans d'absence, selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Le ministre, qui animait hier une conférence de presse à la Safex (Société algérienne des foires et exportations), pour présenter cet évènement annuel, a également annoncé l'adoption d'un projet par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour ouvrir de nouveaux espaces d'exposition, à travers dix pôles économiques. Il s'agit entre autres de Ghardaïa, Sétif et Sidi Bel Abbès. Ces espaces seront gérés par la Safex, qui faut-il le rappeler, a abrité en 2011 plus de 30 manifestations, selon le ministre, qui est revenu sur l'évolution de la FIA depuis 1964, date de sa première édition. «C'est la plus importante manifestation économique en Algérie. C'est la vitrine et le baromètre de l'économie nationale», a noté Benbada, soulignant, par la même occasion, l'engouement des entreprises étrangères pour la FIA, notamment au cours de cette dernière décennie eu égard aux opportunités d'affaires offertes en Algérie dans le cadre des programmes d'investissements publics lancés jusque là.«La manifestation s'est développé vers le mieux», a-t-il encore déclaré, relevant la place prépondérante que prend la PME dans cet événement. «Après la libération des initiatives privées, la PME est devenue l'axe central de la FIA», a-t-il noté, donnant comme illustration la diversification des secteurs d'activités qui seront présents à cette 45e FIA avec 39 entreprises de l'agroalimentaire, 40 pour le secteur de l'énergie, 60 pour celui des services, 23 pour le Btph et 22 pour l'électrique-électronique. Ces entreprises saisiront l'occasion pour présenter leurs produits et essayer de tisser des relations d'affaires avec des firmes étrangères, du moins pour conclure des partenariats. Car, c'est ce qui est le plus attendu par l'économie nationale. Le plus important serait donc de sortir de cette manifestation avec des accords mutuellement bénéfiques et non pas uniquement avec des accords commerciaux comme c'est le cas chaque année. Il s'agit surtout de «sortir l'économie nationale de la logique de l'import-import», tel que souligné dans le communiqué de la Safex. Cette foire devra donc être une occasion pour les entreprises nationales «d'opérer un recentrage stratégique pour imposer des relations économiques structurelles basées sur un apport réel d'investissements directs», est-il encore indiqué dans le communiqué. Serait-ce réellement le cas ? La question s'impose connaissant le faible bilan des précédentes éditions. L'Egypte, invitée d'honneur de la 45e FIA L'Egypte sera l'invitée d'honneur de cette FIA. Ce pays marquera sa participation à travers 61 entreprises représentant six secteurs stratégiques, dont les textiles. «C'est la plus importante participation à une manifestation en dehors de l'Egypte au cours de ces dix dernières années», a indiqué à ce sujet, hier, le chargé d'affaires à l'ambassade d'Egypte en Algérie, M. Hani Salah, dans une conférence de presse animée conjointement avec le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui recevra, aujourd'hui à Alger, le ministre égyptien des Télécommunications, qui est attendu pour une visite de trois jours. Des rencontres professionnelles sont au menu de la délégation égyptienne pour renforcer les échanges entre les deux pays. Des échanges qui ont atteint en 2011 plus de 1,12 milliards de dollars, une hausse de plus de 46% par rapport à 2010. La balance commerciale est favorable à l'Algérie, dont les exportations vers l'Egypte ont augmenté de 60% en 2011 par rapport à 2010, selon la même source, qui précisera que 50 entreprises égyptiennes travaillent actuellement en Algérie. L'objectif de l'Egypte est d'améliorer ses flux d'investissements en Algérie. Algérie-OMC : Accord bilatéral avec la Suisse le 15 juin prochain L'Algérie conclura officiellement, le 15 juin prochain, l'accord bilatéral avec la Suisse. Et ce, dans le cadre des négociations bilatérales relatives à l'accès aux marchés. C'est ce qu'a indiqué hier le ministre du Commerce, après avoir confirmé la tenue de la réunion formelle avec le groupe de travail chargé de l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en juillet prochain. «La Suisse sera le cinquième pays à conclure l'accord bilatéral avec l'Algérie. C'est un très bon signe pour le dossier Algérie-OMC», a encore indiqué le ministre qui rappellera, par la même occasion que «le retard pris dans l'accession de l'Algérie à l'OMC est dans les conditions imposées par les pays membres». Pour rappel, la délégation algérienne à Genève est parvenue à finaliser les discussions avec la Suisse, en mars dernier lors d'une réunion informelle durant laquelle d'autres négociations bilatérales se sont déroulées également avec les Etats-Unis d'Amérique (USA), la République de Corée, l'Indonésie, la Nouvelle Zélande, l'Equateur, la Chine, le Canada, l'Australie, l'Argentine, le Japon et la Turquie. Conseil national de la concurrence : «Le dossier est ficelé depuis décembre 2011» Interrogé sur les raisons du retard accusé dans la réactivation du Conseil national de la concurrence (CNC), le ministre du Commerce indiquera que le dossier est ficelé depuis décembre 2011. «Toutes les étapes ont été accomplies notamment le système de rémunération», dira-t-il avant d'ajouter : «Nous avons reçu les candidatures et les enquêtes ont été lancées. Le dossier a d'ailleurs été remis au président de la République pour trancher. Tout dépend donc aujourd'hui de la décision du chef de l'Etat, habilité à signer le décret présidentiel à cet effet». Cet organe, gelé depuis plusieurs années, est, faut-il le noter fortement attendu sur la scène commerciale nationale, notamment pour réguler la concurrence et suivre le fonctionnement des circuits de distribution au niveau du marché national Retrait du gouvernement : Benbada évite de répondre Faisant partie des ministres appartenant à l'Alliance de l'Algérie verte, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, interrogé hier par les journalistes sur son éventuel retrait du gouvernement, n'a pas voulu répondre à la question. «Ce n'est pas le sujet de la conférence. On ne peut rien prédire», s'est-il contenté de déclarer avant de préciser concernant les dossiers du secteur : «C'est la continuité du gouvernement que j'y sois ou pas.»