Le jury de cette septième édition a récompensé, jeudi dernier au stade En-Nasr, trois troupes sur les quinze participantes. Les lauréats : Diwane ammi Brahim de Béchar, Wlad Bambra et Dandoune Ghardaïa. Le choix du jury est souvent contestable, mais toujours irréversible. Le jury du Festival national de la musique diwane de Béchar a fait son choix, jeudi soir, lors d'une soirée de clôture, émaillée par la belle prestation de Gaâda Diwane Béchar. Le jury – qui compte, pour la première fois, parmi ses membres, un Maalem (Mohamed Lamine Canon de Saïda) – a attribué le Premier prix de la septième édition, qui a eu lieu du 7 au 13 juin au stade En-Nasr, à Diwane Ami Brahim de Béchar. La prestation de cette formation avait séduit les Bécharis avec l'utilisation d'un bel encensoir et l'installation sur scène des étendards des sept tribus diwane. Le jeu au goumbri était bien réalisé, et le chant également, mais au lieu d'écouter du vrai diwane, on a eu une mise en scène qui rappelle et illustre le rituel. Le deuxième prix est revenu à la formation algéroise Wlad Bambra. Créé à la fin de l'année 2010 par Yousri Mohamed Seghir Tamrabet (Toto), ce groupe avait proposé, lors de son passage le soir d'ouverture du festival, un programme original. Les membres de Wlad Bambra, qui avaient partagé la scène avec la musicienne et ethnomusicologue américaine Tamara Turner, ont repris un bordj diwane ("Sidi Lyoum"), un bordj gnawa ("Challaba") et un bordj stambali ("Bou Saâdiya"). A cette originalité dans le choix des bradj (ou morceaux) s'ajoute un intéressant travail musical, rare au sein des troupes issues de confréries diwanes qui pratiquent la musique comme (et dans) le cadre du rituel, donc de manière spontanée, et tel qu'elle a été héritée. Dandoune Ghardaïa a reçu le troisième prix du festival. Cette troupe, créée il y a quinze ans, avait séduit le public lors de sa prestation, avec un sens de la scène et un instrument particulier : le dandoune : un tbel sur lequel l'instrumentiste joue avec une seule baguette. Les trois premières troupes (sur quinze participantes) seront invitées au prochain Festival international de la musique diwane d'Alger, dont la date n'a pas encore été fixée. Le prix du jury est revenu à la formation Hna Mssalmin de Aïn Sefra (Nâama). Lors de son passage, la troupe a été éclatante de maîtrise et d'intensité, en réussissant à transmettre, grâce à la voix du koyo bongo (chanteur) Mohamed Rahmani et le son puissant du goumbri, une culture qui se vit au quotidien. Justement, Mohamed Rahmani avait utilisé la métaphore des 365 bradj qui existent dans le diwane pour l'exprimer, et pour nous expliquer que le diwane est un rituel et une musique qui sont rattachés à un mode de vie. En somme, le jury a ses raisons que la raison ignore, ou peut-être a-t-il d'autres critères qui échappent au spectateur. Les résultats ont été très mal accueillis par certaines troupes participantes. Le leader de Gaâdat El-Ouaha de Béchar, Abdelmadjid Zenani, a considéré ce palmarès comme étant injuste, notamment envers sa troupe qui avait, selon ses dires, séduit le public béchari. Gaâdat El-Ouaha n'est pas la meilleure illustration des spectacles parfaits ou bien faits, mais il y a réellement des formations qui ont été oubliées et qui auraient mérité sinon des prix, en tout cas des mentions, comme Tourat Gnawa d'Oran, Ahl diwane Dahra de Mostaganem ou Sidi Blal de Mascara. Auparavant, le public, venu encore une fois nombreux, a apprécié un mini-concert de la troupe composée d'enfants, Es-Serouia de Béchar. Par la suite, Ami Brahim et Tamara Turner ont joué ensemble en reprenant quelques bradj avant de céder la scène aux têtes d'affiche de la soirée : Gaâda Diwane Béchar. Les membres du groupe ont repris quelques-uns de leurs morceaux les plus célèbres, et ceux qui figurent sur leur dernier album, "Mah Low", comme "Hamouda", "Soubhan Allah", "Amine, Amine", et l'incontournable "Ben Bouziane". Par ailleurs, le nouveau commissariat a réussi à organiser un festival en un temps record (un mois et demi) certes, mais beaucoup de choses restent encore à faire. Pour commencer, la suppression de la compétition. S. K. Nom Adresse email