RéSUMé : Kamel n'entend ni les petits coups qu'elle donne à la vitre, pour attirer son attention, ni ses prières. Le médecin lui demande de revenir le lendemain, car Kamel doit impérativement éviter toute fatigue et tout stress. Fouzia aurait voulu qu'il sache qu'elle était venue. Elle l'aime malgré tout. Elle n'a qu'une envie, le retrouver... Fouzia n'a pas dormi de toute la nuit. Juste après la prière d'el-fedjr, elle se prépare et part à l'hôpital. Il n'est pas encore sept heures quand elle arrive à la salle de réanimation. Comme elle, il y a des parents, des frères, des sœurs venus voir leurs malades. Elle est heureuse de ne pas trouver la famille de Kamel. Elle s'en va trouver le médecin de garde. - Bonjour, je m'excuse... Dr Kamel, comment va-t-il ? A-t-il eu une nuit paisible ? Ou a-t-il fait d'autres pics de tension ? - Non, la rassure-t-il. Sa tension est stable, mais le moindre stress peut la troubler. S'il garde son calme, se repose et suit son traitement, il devrait aller mieux ! - Vous voulez dire qu'il va tarder ici ? - On le garde en observation, dit le médecin. On ne peut pas prendre de risque... - Je voudrais lui dire bonjour avant d'aller à mon travail ! Puis-je entrer et lui dire bonjour ? - Je pense qu'il dort encore ! - Et s'il est réveillé ?, demande-t-elle. - Juste une minute... - Merci docteur ! Fouzia ne veut pas repartir sans l'avoir vu. Elle a besoin de lui dire combien elle tient à lui. Elle doit lui dire qu'elle sera toujours là pour lui... s'il tient toujours à elle. Elle entre sans faire de bruit dans la salle, jette un coup d'œil aux autres patients, prie pour qu'ils s'en sortent et s'approche du lit de Kamel. Il dort encore. Elle regarde les appareils. La tension et le rythme cardiaque sont normaux. Elle soupire de soulagement. Elle prend doucement sa main et l'embrasse. - Omri, je suis là... Je prie pour que tu te rétablisses vite ! Je n'aime pas te voir dans ce lit d'hôpital ! Je veux retrouver l'homme que j'aime et qui a ensoleillé ma vie... Kamel, je t'aime... J'ignore si tu m'entends mais je t'aime ! - Fouzia... Kamel l'a entendue et ouvre péniblement les yeux. Elle presse fort sa main, heureuse de ne pas avoir à repartir sans l'avoir vu. - Grâce à Dieu, tu vas bien... Je n'ai pas pu m'empêcher d'entrer ! Je n'ai pas cessé de penser à toi... Je regrette notre querelle !, lui confie-t-elle. Si j'avais su... - Chut !, murmure-t-il. Un léger coup attire son attention. Le médecin lui fait signe de sortir. - Je reviendrai omri, promet-elle en se penchant pour l'embrasser sur le front. Repose-toi ! Je t'aime... Un dernier baiser et elle sort de la salle de réanimation. Elle tombe sur sa famille venue aux nouvelles. Son père est en train de discuter avec le médecin de garde. Fouzia se demande s'ils viennent d'arriver et s'ils l'ont vue avec Kamel. Elle détourne légèrement la tête quand elle passe près d'eux mais la femme de Kamel la suit. - Excusez-moi... Je vous ai vue près de mon mari, dit-elle. Qui êtes-vous ? - La sœur d'un confrère, ment-elle. Mon frère m'a demandé de prendre de ses nouvelles ! - Comment s'appelle votre frère ? Je connais tous ses confrères et tous ses amis... Fouzia donne un nom qui lui traverse l'esprit. La femme accroche son regard, un semblant de suspicion au fond des yeux. - Vous lui avez parlé ? - Non, ment-elle. Il dort encore... Excusez-moi, je dois y aller !, prétexte Fouzia. - Merci d'avoir pris de ses nouvelles ! Je lui dirai que vous êtes passée ! Fouzia fait un geste amical de la main au reste de la famille et part rapidement. Elle a conscience d'être de trop. Elle n'a pas sa place ici... (À suivre) A. K. Nom Adresse email