RéSUMé : L'agent Riad lui apprend que Kamel a été hospitalisé après un malaise. Juste après leur querelle. Fouzia se rend directement à l'hôpital Mustapha-Pacha. Elle trouve son père et sa femme. Le médecin leur demande de revenir le lendemain. Elle attend leur départ pour s'approcher de la salle de réanimation. Kamel semble dormir. Elle frappe à la vitre, pour attirer son attention si ce n'est pas le cas... - Ouvre les yeux ! murmure-t-elle en tapant doucement du bout des doigts sur la vitre. Regarde-moi ! Je suis là pour toi ! Mais il ne semble pas entendre les coups. Quant à ses prières, impossible. Le médecin qui passait par là, par contre, les entend. - Il dort, on lui a administré un calmant, et sa tension est relevée tous les quarts d'heure ! Je passe le voir toutes les dix minutes ! Comme vous le voyez, les mémoires des appareillages sont activées... S'il a de nouveau un pic ou s'il y a une autre anomalie, je le saurai et mes confrères aussi ! - Ça me rassure, dit Fouzia. Je... suis sa secrétaire médicale, ment-elle. Je voulais le voir, m'assurer qu'il va bien ! Puis-je entrer une minute ? - Non, ce n'est pas possible ! Il doit se reposer. Il a failli faire un infarctus, lui rappelle-t-il. On doit lui éviter tout stress ! Fouzia soupire, contrainte à le regarder, sans qu'il la voie, sans qu'il sache qu'elle est là pour lui. Elle l'aime tant. Même s'il a déjà une femme, des enfants. Une vie toute faite où il n'y a pas de place pour elle. Elle en a conscience plus que jamais. - Prenez bien soin de lui ! lui dit-elle en le regardant une dernière fois avant de partir. Elle pleure de soulagement. Il a failli mourir. "Qu'Allah le garde pour moi et sa famille ! Je ne supporterai pas de le voir souffrir et encore moins de le perdre !" Elle quitte l'hôpital, toute retournée. Les souvenirs de son défunt oncle lui sont revenus. Celui-ci était âgé et avait bien vécu sa vie. Kamel ne s'était pas encore accompli. Il lui reste tant de projets à réaliser. A réaliser leur rêve : être ensemble. Elle ne demande rien d'autre. Elle essuie ses larmes et se ressaisit. Pour l'instant, elle ne peut rien faire à part prier et patienter. Les raisons qui l'avaient poussée à quitter le bureau, une heure plus tôt, lui reviennent, mais c'est trop tard. La mairie est fermée. Elle s'y rendra le lendemain, après avoir rendu visite à Kamel, car il reste sa priorité. Elle n'a aucune envie de rentrer et de se retrouver seule. Elle va au salon où ils s'étaient vus avant qu'il ne parte en voyage d'affaires. Elle s'assoie à la même table et s'imagine avec lui. Elle commande les mêmes boissons et feint d'attendre Kamel. Elle se surprend à sourire. Elle jure au fond de son cœur d'y revenir avec lui. Il s'en remettra. Il est jeune et fort. Ce n'est que l'ombre d'un orage dans un ciel d'été. S'il le lui permet, elle prendra soin de lui. Elle ne consomme pas les boissons. Elle ne peut rien avaler. Elle est encore angoissée malgré les propos rassurants du médecin. Malgré sa foi... Fouzia laisse un billet sur le verre, fait signe au serveur avant de prendre son sac et de partir. Elle rentre dans sa chambre. Dans le fond, elle n'a qu'une hâte, qu'une envie : que le temps file, être déjà demain et auprès de Kamel... (À suivre) A. K. Nom Adresse email