RéSUMé : Beaucoup de travail l'attend au bureau. Fouzia le fait mais elle ne cesse de penser à Kamel. Lorsque son responsable part, elle ne tarde pas. Elle quitte le bureau. Une fois dehors, un des agents du poste de police la surprend en lui parlant de Kamel. Il l'invite à s'asseoir à l'intérieur. Il a des choses à lui dire... - On m'a dit que vous vous étiez querellés, dit l'agent. Pourquoi ? Que s'est-il passé pour que vous vous querelliez publiquement ? Et puis, comment était-il quand tu l'as laissé ? Fouzia hausse les épaules. Elle est agacée par les questions. - Je sais que ton travail de policier prend le pas sur le personnel, mais je n'ai pas à subir ton interrogatoire ! Je le prends très mal ! L'agent Riad s'assoie en face d'elle. - Je m'excuse, je ne voulais pas être désagréable ! C'est juste que je suis curieux... Je vous connais tous les deux depuis longtemps ! C'est pourquoi je me suis permis de te poser des questions ! - Quand même... Fouzia s'apprête à se lever pour sortir, mais il la retient. - Non, non, reste ! Si j'ai posé ces questions, c'est parce que Kamel est à l'hôpital ! - Kamel à l'hôpital ? Ce n'est pas possible ! - Si, même les médecins ont des problèmes de santé, lui dit Riad. Mais si cela peut te rassurer, sa vie est hors de danger ! - Tu es sérieux ? Mais qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? - Après votre dispute, il a fait un malaise, lui apprend-il. Heureusement, un client a vite réagi et il a appelé les urgences ! Il a repris connaissance et ils le gardent à l'hôpital en observation ! - Quel hôpital ? - Mustapha-Pacha, l'informe-t-il. Mais si c'est pour lui crier après, je préfère que tu ne t'y rendes pas ! Il n'a pas besoin d'être stressé ! - Non, non, le rassure-t-elle. Je veux juste m'assurer qu'il va bien ! - Je vois que ta colère est tombée ! remarque Riad. Si tu veux, j'arrête un taxi ! Tu le trouveras aux urgences ! - Merci mais je me débrouillerai ! A demain... Elle se rend aux arrêts de bus et de taxis. Elle est morte d'inquiétude, même si l'agent Riad l'a rassurée. Si on le garde en observation, c'est qu'il court toujours un danger. Est-ce sa tension ? Son cœur ? Il est trop jeune pour avoir ces problèmes de santé, pense-t-elle. C'est peut-être dû au stress ? Le fait d'avoir été forcé de raconter ses vérités a-t-il eu raison de son cœur ? Il ne s'attendait sûrement pas à être découvert. Si elle ne les avait jamais vus, si elle ne lui avait jamais posé de questions, elle n'aurait jamais connu la vérité. Ce n'est pas de sa faute. Il aurait dû lui dire la vérité depuis le début. Mais quel homme sensé dirait qu'il est déjà marié et père à celle qu'il veut fréquenter ? Il n'aurait aucune chance avec elle. Elle n'aurait jamais accepté d'avoir une relation avec un homme marié. Elle réalise sans joie qu'après tout ce qu'elle a découvert, elle se faisait un sang d'encre pour lui. Elle prie pour que cela ne soit pas grave. Car malgré tout, elle l'aime encore. Quand elle arrive aux urgences, elle se renseigne auprès des infirmiers. On finit par l'orienter vers le service des réanimations. Il y a du monde dans le couloir. Des familles inquiètes attendent d'avoir des nouvelles, d'autres restent pour surveiller l'évolution de leurs malades. Parmi eux, Fouzia reconnaît la femme et le père de Kamel. Ils sont tous les deux pâles. Elle voit les yeux rougis de sa femme quand le médecin sort de la salle après avoir examiné Kamel. Elle se dirige vers lui pour l'interroger. - Dites-moi docteur, sa tension a baissé ? - Elle est encore élevée. Il lui faut du repos et éviter tout stress... Rentrez chez vous et revenez demain ! Le fait de vous voir angoissés ne l'aidera pas à se remettre, bien au contraire ! Rentrez chez vous... -Y a-t-il un numéro où vous joindre ?, demande le père. - Non, hélas, mais l'équipe médicale qui prendra la relève s'y connaît ! Il est entre de bonnes mains ! Demain, Incha Allah, vous pourrez même le voir ! Ce que vous ne pouvez pas faire maintenant, puisque vous ne pouvez pas l'approcher ! - Oui docteur, vous avez raison, à demain ! Fouzia les regarde lui faire un signe d'au revoir puis partir avec regret. Elle est soulagée de pouvoir s'approcher de la salle de réanimation. Des larmes lui montent aux yeux en le voyant branché à tous ces appareils. Kamel a les yeux fermés. Dort-il ou se repose-t-il seulement ? Pour en avoir le cœur net, elle frappe à la vitre... (À suivre) A. K. Nom Adresse email