Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a inauguré, jeudi à la Safex d'Alger, l'exposition "Mémoire et Réalisations" initiée et organisée par le ministère des Moudjahidine dans le cadre des festivités du Cinquantenaire de l'Indépendance. Accompagné d'une importante délégation ministérielle et de cadres de la nation, le Premier ministre a visité les nombreux stands de l'exposition qui retracent les différentes étapes de la résistance du peuple algérien de 1830 à 1962. Cette œuvre entièrement réalisée par des artistes algériens a nécessité, selon le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbas, sept mois de travaux dont la direction artistique et technique a été assurée par le réalisateur de l'ENTV, Saïd Eulmi. Un temps record, faut-il le reconnaître, devant cette réalisation grandiose où rien n'a été laissé au hasard. Huit étapes relatent, presque grandeur nature, au visiteur l'histoire de la résistance, montrant d'abord la situation de l'Algérie avant la colonisation, la chronologie des résistances populaires, la chronologie des évènements propres aux mouvements nationalistes, au déclenchement de la Révolution 1954-1962, la politique colonialiste, des crimes colonialistes, les origines de l'emblème national et de l'hymne national. Cette exposition comprend également, entre autres, des espaces réservés aux enfants, des ateliers de dessin et d'écriture, des tableaux de peinture, un espace dédié aux descendants des Algériens déportés en Nouvelle-Calédonie. À rappeler, à ce sujet, qu'une rencontre est prévue aujourd'hui à la salle Ali-Maâchi (Safex) sur le thème "Calédonie, le retour" qui verra l'intervention de Calédoniens d'origine algérienne. Le ministre des Moudjahidine, qui a animé un point de presse à la fin de la visite de l'exposition, a qualifié cette réalisation "d'occasion pour interroger l'Histoire et les évènements" faisant observer au passage que l'Algérie est le seul pays arabe à avoir conçu un disque dur en trois langues, arabe, française et anglaise, sur les différentes étapes de la résistance du peuple depuis la colonisation en 1830 jusqu'au recouvrement de la souveraineté nationale en 1962. Un travail qui a exigé plus de trois années d'études et de recherches. Interrogé sur la faiblesse de la production de films et documents sur les nombreux héros de la Révolution algérienne, le ministre a expliqué que "son secteur est très sensible à cette question mais qui ne peut toutefois se lancer, par respect aux symboles de la Révolution, dans des petites réalisations de fiction sans donner le poids historique que mérite l'œuvre artistique", ajoutant qu'après Mostefa Ben Boulaïd, le film Krim Belkacem, le lion des djebels et non moins père des négociations d'Evian, est en voie d'achèvement, ce que nous a confirmé le réalisateur Ahmed Rachedi, présent à l'exposition. Trois autres productions sont annoncées et concernent Zighoud Youcef, Si El-Haouès et M'hamed Bougara. Mais, selon le ministre, le problème qui se pose toujours est lié à l'insuffisance du scénario. "Nous n'avons pas de scénaristes à la hauteur de ces héros et notre souci est de ne pas verser dans le bricolage. Un film sur l'Emir Abdelkader nous a toujours tenté, mais le débat engagé sur sa réalisation au niveau de notre secteur n'a pas abouti en raison de divergences techniques. On ne peut résumer la vie complexe du père de la résistance dans un long-métrage de deux heures au plus. Nous y pensons sérieusement sans pour autant prendre une initiative." Abordant le volet lié aux anciennes prisons de l'administration coloniale, le ministre, qui a fait remarquer que celles-ci non innombrables dans le sens où tout le pays était une prison, a déclaré que les plus connues feront l'objet de restauration dans l'avenir. "Il était question que Serkadji soit transférée à notre secteur pour en faire un musée, mais nous attendons que le dossier de transfert soit terminé." À noter que l'exposition "Mémoire et Réalisations" est ouverte au grand public du 22 juin jusqu'au 7 juillet prochain. A F Nom Adresse email