Les pêcheurs à la ligne, qui viennent s'adonner quotidiennement à leur violon d'Ingres, sur les rives du barrage de Beni Haroun, sont de plus en plus bousculés par ces groupes de pêcheurs au filet qui descendent, chaque après-midi, sur les lieux pour tendre leurs “engins” de pêche. Ce sont des groupes de jeunes, chômeurs pour la plupart, qui investissent les berges du lac, munis de larges filets de pêche, faisant de la pêche lacustre une activité lucrative, voire un gagne-pain. Les filets sont posés le soir quand les brigades ayant la charge de surveillance du barrage se retirent des lieux et sont récupérés, tôt le matin, remplis de poissons. Le produit est chargé dans des cageots, qui seront transportés jusqu'à la route carrossable, avant d'être acheminé vers les marchés de la région. Des quantités de poissons d'eau douce, qui dépassent parfois le quintal, sont quotidiennement prises et charriées vers les marchés. Une véritable usure ! Car, en effet, un lac de barrage, de quelque étendue qu'il soit, ne peut supporter une exploitation si intensive. Aussi, les services concernés par la répression de la pêche non autorisée sont-ils appelés à redoubler de vigilance afin de juguler ce phénomène qui constitue, d'ores et déjà, une sérieuse menace pour la faune du bassin naissant de Beni Haroun. D'autant plus que même les espèces lâchées dans le barrage par les services de l'ANB, pour les besoins d'entretien de la retenue d'eau, ne sont pas épargnées. L'allusion est faite ici à ce gros poisson, appelé communément “éboueur”, qui est capturé par ces braconniers et vendu à l'unité. Il est à signaler que cette variété, lancée dans le lac en août dernier, est destinée, comme son nom l'indique, à l'assainissement de l'eau du barrage. K. Bouabdellah