L'absence de contrôle des programmes de logements a fait que des pseudo-entrepreneurs, qui n'ont d'autre objectif que le gain facile, n'hésitent pas à lancer des projets sans moyens matériels et sans ressources financières. Les manipulations par certains promoteurs immobiliers indélicats des fonds des citoyens désireux d'acquérir un logement ont fini par échauder bon nombre de familles à Annaba, et celles-ci se félicitent aujourd'hui d'une prise en charge étatique sérieuse de ce dossier. Les demandeurs de logements promotionnels ont, en effet, accueilli avec soulagement l'ouverture d'enquêtes sur bon nombre d'opérateurs versés dans ce secteur, qui n'ont pas pu honorer leurs engagements. Evoquant la loi 11/04 régissant l'activité de promotion immobilière, un cadre de la direction de l'habitat de Annaba se félicite de la promulgation de ces textes et affirme que "l'Etat et le secteur privé, ainsi outillés, pourront conjuguer leurs efforts et investir pour la réalisation de programmes de logements afin de résorber la crise du logement". "Les promoteurs immobiliers, en ce qui les concerne, seront tenus d'achever les projets à l'échéance promise, mais aussi maîtriser les coûts des logements programmés, car nul n'ignore que chez nous les prix du logement connaissent une hausse de plus en plus importante à cause justement des spéculations", devait ajouter notre interlocuteur. Ce dernier ne manquera pas d'évoquer les affaires aux relents d'arnaque qui ont fini devant les tribunaux. On se souvient à Annaba du cas des 47 souscripteurs qui avaient versé 700 000 DA chacun (soit un montant global de 3 milliards de centimes) à un promoteur immobilier de la ville et qui, au bout de 3 ans de tergiversations, s'étaient finalement rendu compte que ce dernier n'avait en fait même pas de terrain d'assiette à son nom propre pour la réalisation du projet qu'il leur faisait miroiter. Après enquête, il s'est avéré que le terrain qui était supposé abriter ces logements est en fait celui sur lequel est actuellement érigée l'unité dissoute des Galeries algériennes d'Oued Forcha. Une transaction douteuse entre ce promoteur et la vingtaine de travailleurs de la défunte EDGA, qui avaient mis à profit la cession d'actifs de cette unité, oubliant volontairement que l'immobilier relevait toujours du domaine public. Un autre dossier, tout aussi scandaleux, concerne la promotion immobilière supposée de 240 logements sur un terrain implanté au sein de la cité résidentielle dite Val Mascort, dans la partie nord-ouest de Annaba. Un projet qui a mis sur la paille la majeure partie des citoyens incrédules, qui y ont souscrit au prix coûtant et qui n'ont que peu de chances de recouvrer leur argent, les deux faux promoteurs étant en prison et pour de longues années, semble-t-il. Pas du tout découragés par les risques encourus, les initiateurs de projets hasardeux, appâtés par la manne que représente le programme présidentiel de construction de logements, sont devenus légion à Annaba. Des personnes, qui n'ont aucune expérience dans le domaine, souvent sans le sou et, pour comble, sans titre de propriété et avec un simple mandat, comme c'est le cas d'une promotion érigée en plein quartier résidentiel des Jasmins à Oued Kouba. Ceci alors que d'autres ont carrément détourné des projets de logements sociaux en faisant des logements promotionnels de haut standing. L'absence de contrôle de ces programmes de logement a fait que des aventuriers, qui n'ont d'autre objectif que le gain facile, n'ont pas hésité à monter et à lancer des projets sans moyens matériels et sans ressources financières autres que celles obtenues auprès des banque étatiques, affirment sous le sceau de l'anonymat des sources proches de ladite direction. Et de citer au nombre des promoteurs suspects, celui à la tête des 326 logements en cours de réalisation à Berrahal et d'un ensemble immobilier non moins conséquent à El-Katara, sur la corniche annabie, et qui a fait récemment l'objet d'une levée de boucliers de la part des riverains. A. A Nom Adresse email