Le programme visant à la réalisation d'un million de logements, est un défi que la wilaya n'est pas près de relever. Effectivement, dans le cadre du programme quinquennal, avec 22.000 unités, toutes formules confondues, la wilaya de Annaba est censée faire face aux 2 000 demandes de logements enregistrées au niveau de sa daïra, malheureusement cela semble utopique. Elle fut bonne, l'annonce de ce programme pour les habitants de la wilaya dont de nombreuses familles vivent dans des conditions les plus déplorables, notamment dans des baraquements et taudis situés aux alentours du chef-lieu de la commune de Annaba et El Bouni, pour n'en citer que ceux-là. Le relogement de ces familles entre dans le cadre du programme communal de l'habitat dont l'objectif vise à l'éradication totale de l'habitat précaire, et pour lesquelles un projet d'habitations a été particulièrement réalisé, a-t-on appris auprès des services de l'urbanisme de la wilaya de Annaba. C'est, selon toute vraisemblance, grâce aux minutieuses opérations d'examen de dossiers effectuées par les services sociaux de l'APC d'El Bouni, qu'un quota de logements a été dégagé en vue de les attribuer aux postulants habitant dans des baraquements depuis plus de 20 ans. Toutefois, il faut rappeler que le wali de Annaba veille lui-même au dossier de l'habitat dans cette wilaya où le problème du logement ne cesse de faire l'actualité. Il faut dire que l'urbanisation, ou plus précisément les constructions, dans cette wilaya, se font à pas de tortue. Que ce soit à Sidi Amar, El Hadjar, El Bouni, et Annaba, les retards sont estimés à 83,43%, selon le rapport de l'APW. Les retards connus par ce programme sont dus essentiellement à l'absence de main-d'oeuvre qualifiée et à la cherté des matériaux de construction, qui sont souvent soumis à la spéculation des vendeurs, notamment le ciment dont le sac est actuellement à 490DA environ. Le sable, un autre matériau indispensable à la construction, fait totalement défaut. Cette situation de crise augmente avec le nombre impressionnant de demandeurs de logements, estimé, en 2006, à 17.000 à travers toute la wilaya, explique-t-on. Or, le problème du foncier constitue le principal facteur contraignant pour les promoteurs. Sur ce volet précisément, le ministre de l'Habitat, lors de ses différentes visites à Annaba, a, maintes fois, chargé les responsables du secteur de dégager les assiettes de terrains pour ces projets. A noter que les terrains domaniaux sont vendus sur décision du wali et leur prix dépend de leur destination finale. Les terrains destinés à la construction de logements collectifs sociaux et LSP peuvent être vendus, précise-t-on, entre 400 et 7000DA le mètre carré, après l'application d'un abattement de 80%. Tandis que les terrains destinés à des opérations de promotion immobilière sont cédés à des prix pouvant atteindre 20.000DA le mètre carré; le prix du terrain à bâtir se répercutant sur le coût définitif du logement. Celui-ci pourrait être moins cher si les normes internationales étaient appliquées pour ce type de logement dont le coût du terrain ne devrait pas dépasser 10% du coût du logement, alors qu'en Algérie, selon des experts en la matière, il est de 30%, ce qui fait doubler et même tripler le coût du logement. Dans cette optique, le programme de soutien à la croissance économique révèle que, pour le secteur du logement, une conséquente enveloppe financière de l'ordre de 555 milliards de dinars a été débloquée pour la réalisation d'un million d'unités dont 120.000 logements sociaux locatifs, 80.000 de type location-vente, 215.000 LSP, 175.000 logements promotionnels ainsi que des aides pour l'autoconstruction de 145.000 unités, et 275.000 logements ruraux, apprend-on des services de l'habitat. Pour pouvoir concrétiser la moitié du programme de l'habitat prévu dans le cadre du programme quinquennal du président de la République, des experts du bâtiment ont avancé que, compte tenu des nombreuses contraintes qui fragilisent ce secteur, la cadence de réalisation peut, si tout va bien et avec les meilleures conditions, atteindre 120.000 unités par an, soit un total de 700.000 logements en 2009. Sur ce volet, 1058 habitations ont été réalisées par le groupe Cosider réparties sur 3 sites: Souk Ellil, Zaâfrania et Sidi Amar pour un coût de 1,7 million de dinars. S'ajoutent à ceux-là les 1442 logements construits par les entreprises chinoises sur le site de Sidi Achour et Oued Eddheb pour une enveloppe de plus de 3 milliards de dinars. Mais cela n'empêche en rien la wilaya de Annaba de faire bonne figure avec les constructions résidentielles à l'image des Caroubiers, Gasiot, Kouba et le Val Mascort, dont les bâtisses de haut standing avec plus de 3000 somptueuses villas, voire même des châteaux au coût variant entre 6 et 10 milliards de centimes. Achever le projet de recomposition de l'espace intercommunal, ou même urbanistique dans la wilaya de Annaba, il faut vraiment y croire car les caractéristiques de l'urbanisation dans cette wilaya défrayent la chronique, avec des cités-dortoirs que l'on construit sans scrupules. Relèvera-t-on le défi, et allons-nous satisfaire le président en menant à moitié son programme d'un million de logements?